Vigilance sécheresse : situation du réseau au 12 septembre 2022
Détails de la situation du réseau
Sur le réseau grand gabarit
Les activités de transports de marchandises, de croisières fluviales (paquebots) et de plaisance sont maintenues :
- Sur la Seine, l’Oise, le Rhône et le canal Dunkerque-Escaut, la desserte des grands ports maritimes est assurée.
- La Seine bénéficie des infrastructures de navigation (barrages et écluses) et du soutien d’étiage des barrages réservoirs gérés par l’EPTB grands lacs de Seine (garantie de débit jusqu’à la fin de l’année).
- Le Rhône et la Grande Saône voient leurs mouillages légèrement réduits mais sans conséquence sur le fret.
- Pas de limitation sur le réseau Nord-Pas-de-Calais relié à l’Escaut et à la Lys
- Un point particulier sur le bassin international du Rhin :
Sur la partie française du Rhin la circulation est assurée, mais subit les restrictions imposées sur le réseau allemand (à courant libre) en aval de Strasbourg du fait de l’étiage très sévère du Rhin (plus important que celui de 2018) : les bateaux de commerce voient leurs emports limités, et une grande partie sont utilisés pour le transport du charbon vers les centrales à charbon allemandes pour faire face à la crise énergétique.
La partie française de la Moselle en aval de Nancy reste navigable mais comme sur le Rhin, la partie aval (au Luxembourg et en Allemagne) subit des basses eaux ce qui limite les capacités de fret au départ des ports français. La partie en amont de Nancy est désormais fermée à la navigation sur 30 km (A Epinal, le débit de la Moselle se rapproche du débit le plus faible enregistré en 1961).
Sur le réseau petit gabarit
Les activités touristiques (plaisance et péniches hôtels), très intenses en cette période estivale, sont impactées sur plusieurs secteurs :
- Arrêt de la navigation, principalement sur le bassin Nord-Est, sur tout ou parties des canaux : canal de la Meuse, canal de la Marne au Rhin branche Ouest, canal entre Champagne et Bourgogne, canal des Vosges et embranchements (Epinal et Nancy), canal de Bourgogne, canal des Ardennes, canal de la Robine.
- Limitation de mouillage dans les canaux des régions Grand Est, Bourgogne-Franche Comté, Bassin de la Seine et Centre Val de Loire
- La situation hydraulique du bassin Loire-Allier étant stabilisée, le canal de Briare, le canal latéral à la Loire et le canal de Roanne à Digoin ont pu rouvrir à la navigation libre à compter du 12 septembre.
De grands itinéraires touristiques tels que le canal du Midi, la Petite Saône, le canal du Rhône au Rhin, une grande partie du canal de Bourgogne, le canal du Nivernais… restent ouverts à ce jour sans évolution attendue à 10 jours.
La répartition de la ressource en eau entre les différents usages et la limitation des prélèvements par VNF dans le milieu naturel est définie par les services de l’Etat.
Les canaux pour lesquels la navigation est à l’arrêt faute de mouillage suffisant, VNF assure, avec l’autorisation des services de l’Etat, le maintien d’un niveau d’eau permettant la préservation des écosystèmes et notamment la vie aquatique. Lorsque cela est nécessaire VNF met en œuvre, en lien avec les fédérations de pêche locales, des pêches de sauvegarde
Par ailleurs, VNF s’attache à entretenir un niveau d’information très étroit avec les partenaires institutionnels et professionnels :
– chaque demande de prélèvement d’eau sur le réseau VNF est porté à la connaissance des services de l’Etat,
– une information régulière sur l’évolution de la situation est adressée aux collectivités, aux professionnels et aux usagers,
– les fermetures de canaux sont anticipées avec les professionnels : des convoyages sont réalisés avec les opérateurs pour leur permettre de déplacer leurs bateaux vers les itinéraires qui restent ouverts à la navigation.
Si les ouvrages permettent de maintenir la navigation sur la totalité du grand gabarit et la plus grande part du petit gabarit, la sécheresse est néanmoins visible : nos réserves d’eau en barrage réservoir ont fortement chuté et sont à 32% de la capacité totale, contre 58% à cette même date en moyenne ces 10 dernières années, ce qui risque de rendre difficile le maintien de navigation de plaisance en fin de saison estivale