À l’occasion de l’exposition Maxime Old, homme d’intérieurs, présentée au musée des Beaux-Arts de Rouen du 28 juin 2025 au 5 janvier 2026, les musées de la Métropole Rouen Normandie ont expérimenté un mode de transport inédit : l’acheminement fluvial d’œuvres d’art. Deux pièces de mobilier de l’exposition ont ainsi été transportées par péniche depuis l’Île-de-France jusqu’à Rouen.

Cette initiative pionnière, menée avec l’accompagnement de HAROPA Port et le soutien des Voies navigables de France et de la Région Île-de-France est présentée à l’occasion des 8èmes Rencontres de l’Axe Seine, marque un retour aux sources du musée, dont les premières collections arrivaient déjà par la Seine au début du XIXe siècle, avant l’avènement du chemin de fer.

Elle s’inscrit pleinement dans la politique de transition écologique portée par la Métropole Rouen Normandie.

Pour Nicolas Mayer-Rossignol, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie « La Vallée de la Seine est au cœur du projet métropolitain. Elle unit les paysages, les usages, les patrimoines. A travers cette expérimentation de transport fluvial d’œuvres d’art, nous affirmons que le fleuve peut aussi devenir un levier culturel de la transition écologique. Par cette initiative, nous voulons conjuguer histoire, innovation logistique et ambition durable et réaffirmer l’ambition collective que nous portons conjointement pour la vallée de la Seine avec nos partenaires, de Paris au Havre. ».

Pour Dominique Ritz, directeur général délégué de HAROPA PORT, « HAROPA PORT a contribué à la mise en œuvre d’une chaîne logistique fluviale innovante afin d’assurer le transport sécurisé d’œuvres par la Seine. Cette opération inédite, entre le port de Gennevilliers et celui de Rouen, démontre les apports possibles du réseau portuaire pour le transport d’objets sensibles. Elle permet d’expérimenter une solution logistique à faible impact carbone, adaptée aux exigences de conservation et de sécurité propres au transport d’œuvres d’art. Le développement des modes de transports massifiés et d’une logistique décarbonée à l’échelle de l’axe Seine est une priorité pour HAROPA PORT. ».

Pour Stéphane Bousquet, Directeur Territorial bassin de la Seine et Loire aval des Voies navigables de France, « Cette expérimentation inédite de transport d’œuvres d’art sur la Seine illustre la capacité du réseau fluvial à acheminer en toute sécurité tout type de marchandises, y compris des cargaisons sensibles à forte valeur ajoutée. En tant que gestionnaire du réseau fluvial, VNF se réjouit d’avoir pu accompagner la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie dans ce transport bas carbone, en apportant son expertise fluviale et son soutien financier via le Plan d’Aide au Report Modal (PARM), cofinancé par la région d’Ile-de-France. Nous saluons cette initiative qui, nous l’espérons, inspirera d’autres collectivités et entreprises à recourir au transport fluvial pour réduire leur empreinte carbone. ».

Une première en France

Dans l’hexagone, le transport fluvial d’œuvres d’art demeure exceptionnel, la route et l’avion restant très majoritairement utilisés. Rouen, en tant que grand port fluvial, offre pourtant des infrastructures adaptées à ce type d’expérimentation, que le musée des Beaux-Arts souhaite développer à l’avenir. Dans le cadre de la prochaine exposition du musée des Beaux-Arts, deux meubles ont été choisis pour cette expérimentation. Ce choix fait écho à l’œuvre de l’artiste Maxime Old, décorateur de paquebots (notamment Le France dans les années 60) et fervent défenseur d’un artisanat durable et local.

Un transport sécurisé et écologique

Cette démarche a bénéficié d’une chaîne logistique complète avec un transport multimodal combinant véhicules verts et péniche offrant une réduction significative des émissions de CO2 ainsi qu’une sécurité optimale grâce aux infrastructures portuaires surveillées 24h/24 et au suivi de conditions de conservation climatique par des capteurs de température, d’humidité et de vibration afin de fiabiliser le transport d’œuvres d’art aux normes des Musées de France.

Le transport fluvial permet de réduire les trajets en camion tout en profitant d’un axe de transport qui relie directement le cœur de Paris à celui de Rouen. Les œuvres voyagent dans un container dédié, pour des questions de sécurité, mais le transport est mutualisé avec d’autres marchandises pour optimiser le bilan carbone.

Une démarche écoresponsable ambitieuse qui fait l’ADN des musées métropolitains

L’écoresponsabilité constitue un axe essentiel pour les musées de la Métropole Rouen Normandie, tant sur le contenu scientifique des expositions, ouvert aux enjeux de transition sociale et environnementale, que dans les modes de production. Les dispositifs scénographiques sont conçus pour être réutilisés d’un projet à l’autre, grâce notamment à une réserve mutualisée et à l’expertise d’une architecte intégrée à l’équipe. Cette logique de sobriété s’étend à l’ensemble des prestations : transports, peintures, impressions ou encore soclages répondent à des critères environnementaux stricts. La Métropole Rouen Normandie privilégie les véhicules peu polluants, limite les prêts de longue distance et favorise les matériaux durables. Elle expérimente aussi le transport d’œuvres dans des caisses fabriquées en matériaux bio-sourcés (et non d’origine pétrolifère). Enfin, une attention particulière est également portée aux visiteurs, avec une tarification avantageuse pour ceux qui optent pour la mobilité douce.

Un film présentant l’expérimentation du transport fluvial des œuvres, menée par la Métropole Rouen Normandie en partenariat avec HAROPA Port et avec le soutien des Voies Navigables de France et de la Région Île-de-France, sera accessible en libre accès dans l’exposition. Il a été montré pour la première fois à l’occasion des Rencontres Axe Seine du 11 juin 2025 à Rouen.

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