Voies navigables de France engagé en faveur de l'innovation et du "verdissement" de la flotte fluviale

Le transport fluvial offre d’énormes avantages écologiques : un bateau qui transporte jusqu’à l’équivalent de deux cent camions en un seul voyage, consomme trois à quatre fois moins d’énergie, et donc émet trois à cinq fois moins de CO2 que le même transport réalisé par camion. Toutefois, il n’échappe pas à un examen objectif de sa performance environnementale. En effet, les bateaux fluviaux sont parfois assez anciens et les motorisations d’une grande longévité. Ainsi, le transport fluvial doit s’adapter aux nouvelles normes environnementales, voire les anticiper, afin de maintenir son avantage concurrentiel naturel.

Les bateaux fluviaux sont des véhicules spéciaux : ce ne sont pas tout à fait des navires de mer sur lesquels les solutions de dépollution sont en cours de déploiement depuis plusieurs années, ni des camions ou autres véhicules de transport terrestre, aujourd’hui soumis à la norme « Euro VI ». Les bateaux fluviaux présentent des caractéristiques très spécifiques, liées notamment à la « navigation en milieu confiné ». Concevoir et mettre sur le marché des nouvelles motorisations, ou nouveaux systèmes d’échappement, requiert ainsi un effort de Recherche & Développement (R&D) important. Or, l’offre de transport fluvial ouvre de faibles perspectives pour amortir un effort de R&D, avec environ mille bateaux de fret immatriculés français en 2018, et environ six cent bateaux professionnels dans le tourisme fluvial.

Un réel besoin d’innovation dans le fluvial

Il est aujourd’hui nécessaire de proposer aux transporteurs fluviaux des solutions opérationnelles et peu coûteuses, afin de leur permettre de faire évoluer leurs bateaux vers des motorisations plus propres que par le passé. Pour ce faire, Voies navigables de France et ses partenaires tentent de transposer au secteur fluvial des solutions existant déjà dans d’autres modes de transport : « mariniser » des moteurs routiers conformes à la norme Euro VI, mettre en œuvre des solutions s’appuyant sur l’hydrogène ou le gaz naturel (comprimé ou liquéfié), etc.

Des réponses concrètes apportées par VNF

  • Expertiser la feuille de route nationale de la transition énergétique du secteur fluvial. Avec l’IFP Energies Nouvelles, VNF a conduit en 2023 une étude de recherche et développement qui précise les recommandations énergétiques et le type de propulsion à privilégier pour atteindre les objectifs européens et nationaux en matière de réduction des émissions de polluants et de gaz à effet de serre (-35 % en 2035, et décarbonation en 2050).
    La trajectoire énergétique recommandée passe dès aujourd’hui par le branchement électrique à quai et l’utilisation de carburant de transition. Pour 2035, c’est l’électrification si possible ou à défaut l’hybridation électrique qui est préconisée, et pour 2050, l’utilisation de solution 0 émission pour 2050. Plus de détails dans le dossier consacré.
  • Apporter aux transporteurs fluviaux les contacts et informations nécessaires leur permettant d’investir dans des solutions innovantes, basées par exemple sur des moteurs routiers ou industriels « marinisés », la dépollution, l’hydrogène, le gaz naturel liquéfié (GNL) ou comprimé (GNC), ou encore des motorisations de type électrique ou hybride : VNF organise ainsi régulièrement des séances d’information pour les transporteurs fluviaux dans les différentes régions fluviales (Seine, Rhône, Hauts-de-France, Grand-Est), sous la forme de colloque ou de webinaires, en y invitant des prestataires divers (motoristes, fournisseurs d’énergie, équipementiers) à présenter leurs solutions ou leurs travaux. Des cahiers techniques sont également disponibles afin d’appréhender les spécificités des différentes technologies innovantes pour les bateaux fluviaux.
  • Identifier des outils de soutien financier, et aider les transporteurs fluviaux à les mobiliser : VNF s’appuie évidemment sur le Plan d’aide à la modernisation et à l’innovation (PAMI), dont le volet spécifique à l’innovation (volet D), budgété à 2 millions d’euros d’aides sur cinq ans est ouvert non seulement aux transporteurs de fret mais aussi à de nombreux prestataires techniques ou même aux professionnels du tourisme fluvial, à condition que les innovations proposées puissent également bénéficier au secteur du fret fluvial. VNF informe aussi les porteurs de projets sur les autres systèmes existants, tels que les garanties de prêts ou autres sources de financement possibles, telles que les appels à projets de l’ADEME ou les Certificats d’économies d’énergie.
  • Identifier et éventuellement soutenir des projets de démonstrateurs, dans des technologies innovantes : les énergies de « l’après-pétrole » (hydrogène, gaz naturel, électricité) sont en cours de déploiement dans le secteur fluvial, et mobilisent des expérimentations et la mise en œuvre de réglementations spécifiques.
  • Mieux tirer parti du réseau européen d’innovation fluviale : VNF échange régulièrement avec ses partenaires européens dans le cadre de projets collaboratifs ou divers groupes de travail, tant sur les démonstrateurs dans des énergies de “l’après-pétrole” que sur les événements d’information ou dispositifs de financement lancés dans les différents pays.

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