S’adapter dans la résilience climatique
Des dérèglements impactants face auxquels il faut s’adapter
La lutte contre la prolifération des plantes exotiques envahissantes
Le réseau navigable de VNF, comme les autres réseaux en Europe, doit faire face depuis plusieurs années à la prolifération de plantes envahissantes locales ou exotiques, telles que les Myriophylles, les Elodées, ou encore les Jussies, qui menacent la biodiversité, l’équilibre des écosystèmes, perturbent le fonctionnement des écluses et gênent fortement la navigation des bateaux.
VNF mène toute l’année des opérations d’arrachage et de faucardage pour limiter autant que possible la dispersion de la plante. A ce jour, aucune solution n’existe pour maitriser sa prolifération. VNF a mis en place un programme complet d’expérimentations et de travaux de recherches pour trouver des solutions pérennes.
<p>Les <strong>Assises nationales Plantes Exotiques Envahissantes</strong> : l’urgence de maitriser leur prolifération sur les voies d’eau</p>
La sécheresse qui impacte les réseaux de plus en plus tôt dans la saison
Du fait du changement climatique, les cours d’eau qui alimentent les canaux atteignent de plus en plus tôt les « débits réservés » à partir desquels l’eau ne peut plus être prélevée. Cela signifie que VNF doit utiliser les barrages réservoirs de plus en plus tôt pour préserver les différents usages de l’eau des canaux et maintenir l’écosystème en eau. Pour limiter ces effets, particulièrement visible sur les réseaux Nord-Est, Sud-Ouest et Centre-Bourgogne, VNF mène un travail de fond au quotidien pour anticiper ces périodes de chaleur extrême, qui se traduit par l’optimisation permanente de la ressource en eau sur son réseau via notamment :
- La surveillance en temps réel du système, volumes et niveaux d’eau ;
- La mise en place de programmes de réduction des fuites le long des berges et du fond des canaux ;
- Les travaux sur l’infrastructure comme le confortement de berges ou le renforcement des barrages réservoirs et lorsque cela est possible l’augmentation de leur capacité.
Les platanes du canal du Midi décimés par le chancre coloré
Le canal du Midi est atteint par la maladie du chancre coloré qui menace ses platanes et toute sa biodiversité. En 10 ans, les équipes de VNF ont replanté 16 700 arbres. Depuis 2006 et le premier cas de chancre, il a fallu abattre 30 100 platanes malades ou morts et également conforter 57 km de berges. Afin de préserver la biodiversité sur le canal du Midi et offrir de nouveaux gîtes aux oiseaux et chauves-souris, 1 350 nichoirs ont par ailleurs été installés à proximité de la voie d’eau.
Le rééquilibtrage du lit de la Loire
La Loire a fait l’objet au cours des 19e et 20e siècles de nombreux aménagements pour exploiter ses ressources et améliorer sa navigabilité. Ceux-ci ont entrainé, entre Nantes et les Ponts-de-Cé, l’enfoncement du lit du fleuve, avec des conséquences dommageables sur le fonctionnement et la morphologie du fleuve lui-même et des impacts multiples sur les milieux naturels et la biodiversité. Il est essentiel que la Loire retrouve son équilibre. C’est l’objectif du programme de rééquilibrage du lit de la Loire, inscrit dans le Contrat pour la Loire et ses annexes (CLA). Voies Navigables de France en est le maître d’ouvrage et travaille en collaboration et concertation avec l’ensemble des acteurs du territoire. Objectif : restaurer l’équilibre du fleuve tout en préservant ses différents usages. Voir le site.
Galerie
Arbres-replantés-canal-du-Midi-Marseillette-crédit-VNF-Sylvain-Cambon
Arbres replantés à Marseillette dans le cadre du programme de replantation du patrimoine arboré du canal du Midi mené par VNF.
Crédit photo : VNF-Sylvain CambonRééquilibrage dulit de la Loire
Aménagement d'épis opérés par VNF dans le cadre du programme de rééquilibrage du lit de la Loire.
Crédit photo : VNFUne politique d’investissements en augmentation, indispensable pour être performant dans la résilience climatique
VNF dispose pour 2022 d’un budget d’investissement qui atteint près de 345 millions d’euros pour fiabiliser, moderniser et développer ses infrastructures et renforcer le rôle du fluvial. En effet, après des décennies de sous investissements en faveur du réseau fluvial, VNF enregistre ces dernières années une hausse significative de ses crédits. Pour rappel, ils étaient de 170M€ en 2019. Sur les dix ans de la durée du contrat d’objectifs et de performance signé en 2021 entre l’établissement et l’Etat les capacités d’investissements du fluvial seront de 300 millions d’euros en moyenne par an et pour atteindre au global 3 milliards d’ici 2030.
Dans le cadre de sa mission de gestion hydraulique, VNF mène notamment une politique de reconstruction et modernisation de ses barrages. En effet, les barrages en rivière dont VNF a la gestion sont très divers et ont été construits à différents moments de l’Histoire. Selon leur époque de construction ou de rénovation Ils sont exploités, de façon manuelle (pour les plus anciens qui datent du XIXe siècle), mécanisée, et pour les plus récents ont été automatisés et sont pilotés à distance.
Les périodes de fortes tensions – inondations ou basses eaux ont des conséquences importantes sur le réseau de VNF en termes d’entretien, avec notamment un impact sur la stabilité des digues et des berges.
A titre d’exemples :
- Depuis août 2020, VNF mène les travaux de reconstruction du barrage de Meaux (77) ainsi que l’aménagement d’une passe à poissons sur le canal du Cornillon situé à proximité. Le nouveau barrage est équipé d’une microcentrale hydroélectrique. D’un montant de 49 M€, cette opération de régénération et de continuité écologique est cofinancée par VNF, l’Europe (FEDER) et la région Île-de-France auxquels se rajoute, pour la phase études, l’agence de l’eau Seine-Normandie.
- Par un contrat de partenariat signé en 2013 entre BAMEO et VNF, 29 barrages manuels sur la Meuse et de l’Aisne, datant du 19ème siècle ont été reconstruits et remplacés par des barrages automatisés, représentant un investissement de 312 millions d’Euros. La modernisation des barrages permet d’améliorer les conditions d’exploitation des personnels, de fiabiliser la tenue de la ligne d’eau et d’améliorer le service aux usagers (navigation, irrigation, alimentation en eau potable…). Cette réalisation participe également à la performance énergétique française, en intégrant la construction de nouvelles centrales hydroélectriques sur trois barrages (Givet et Ham-sur-Meuse en service – Saint-Joseph en cours de construction).
S’agissant des 50 barrages réservoirs, VNF a priorisé la mise en sécurité et la régénération d’un certain nombre d’ouvrages pour un montant de 250 M€.
- Construit entre 1830 et 1837 pour alimenter le canal de Bourgogne, le barrage de Chazilly a ainsi fait l’objet d’un programme de travaux de réhabilitation d’envergure afin notamment d’assurer sa résilience en cas d’évènement climatique grave. Le chantier s’est achevé avec la remise en eau du réservoir en mars 2021. Les travaux ont permis notamment au réservoir de retrouver une cote de retenue à 16 mètres, contre 15,50 mètres depuis 2009. La mise en sécurité a consisté notamment à l’amélioration de l’étanchéité de l’ouvrage mais également à la reconstruction de l’évacuateur de crue. Enfin, l‘ensemble des dispositifs d’auscultation du barrage ainsi que les systèmes permettant d’identifier les débits entrants et sortant du barrage ont été régénérés. A l’achèvement des travaux, la capacité maximale de retenue d’eau du réservoir est de 43 hectares, au lieu de 34 hectares avant travaux. Le budget global de ce programme de travaux s’élève à 12M€.
Au global, les retenues VNF représentent aujourd’hui environ 165 millions de m3 de réserve. Cette capacité pourrait atteindre 190 millions de m3 en renforçant l’infrastructure de certains barrages réservoirs.
Galerie
Le barrage reservoir de Chazilly
Le barrage reservoir de Chazilly construit en 1830 a une longueur de digue de 530 metres.
Crédit photo : VNF/Damien LachasA lire aussi : le cahier spécial Le Parisien
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