Modernisation du réseau : VNF inaugure le barrage de Batardeau

Le barrage de navigation de batardeau a été inauguré le jeudi 12 septembre 2024 par Cécile Avezard, Directrice Générale de Voies navigables de France, Pascal Jan, préfet de l’Yonne et Nathalie Labosse, conseillère régionale déléguée à l’itinérance touristique et à la ruralité qui représentait la Région Bourgogne Franche Comté.

Les travaux ont coûté 6,9 M€ et ont en grande partie été financé par le plan national de relance et de résilience (PNRR) ayant bénéficié de financements européens (NextGenerationEU) et par le Plan d’Accélération de l’Investissement Régional de la Région Bourgogne-Franche-Comté. L’agence de l’eau Seine Normandie a quant à elle financé une partie des études de construction de la passe à poissons.

Les travaux se sont déroulés en 3 phases :

  • Phase 1 (novembre 2022-mars 2023) : confortement du seuil fixe du barrage, et début des travaux de génie civil pour la création de la passe à poissons,
  • Phase 2 (mai à novembre 2023) : démolition du barrage existant et construction d’un barrage mobile gonflable à l’eau et d’un nouveau local technique,
  • Phase 3 (de novembre 2023 à février 2024) : rehaussement du déversoir, aménagement des abords du barrage et finalisation de la passe à poissons.

Les avantages liés au chantier sont nombreux

Sécuriser les interventions de nos agents

Le barrage de navigation de Batardeau était le dernier sur l’Yonne à fermettes et à aiguilles, une technologie qui datait du XIXe siècle ! 200 ans exactement plus tard on remplace cette technologie qui était novatrice à l’époque, par une technologie bien plus moderne que  sont les BGE (baudruches gonflables à l’eau) qui se gonflent ou de se dégonflent en fonction du niveau d’eau amont, les agents n’ont donc plus à intervenir sur l’ouvrage directement.

Gérer plus finement les ressources en eau

Il fallait auparavant minimum 6 agents et de 2 à 4h pour effectuer des manœuvres sur l’ouvrage qui comptait 465 aiguilles. Le barrage est désormais automatisé. Il ne nécessite plus d’intervention humaine et se régule automatiquement, de jour comme de nuit, beaucoup plus finement à plus ou moins 3 cm près. Cela représente également un gain de temps et de réactivité. Par exemple lorsque les débits de la rivière augmentent à l’approche d’une crue, les baudruches se dégonflent automatiquement et se couchent au fond de la rivière pour laisser le cours naturel de l’Yonne s’écouler librement et éviter les sur-inondations.

Énergie, biodiversité et réduction des gaz à effet de serre

Au-delà de l’optimisation de la gestion hydraulique de l’itinéraire, les débits de l’Yonne et ses chutes à exploiter représentent des potentiels hydroélectriques valorisables et suscitent un intérêt grandissant pour les acteurs du territoire. Par ailleurs, chaque barrage manuel qui sera reconstruit sera doté d’une passe à poissons afin d’assurer la continuité écologique de cette rivière à grands migrateurs. Enfin, le transport de marchandises sur l’Yonne contribue à la réduction des gaz à effet de serre : un bateau à gabarit 1000 T représente l’équivalent de 48 camions.

La rivière contribue au développement socioéconomique des territoires qu’elle traverse

  • Près d’un million de tonnes de marchandises, à plus ou moins 20%, transitent chaque année sur la rivière. Le port fluvial de Gron (89) a récemment développé l’activité colis lourds avec l’ambition de représenter 50% du trafic de l’axe Seine d’ici à 5 ans.
  • Mais l’Yonne navigable c’est aussi de la plaisance, d’Auxerre à Villeneuve-sur-Yonne avec la présence du siège de la société Locaboat, à Joigny, et 2 péniches-hôtel qui sont autant de retombées économiques pour les territoires.

L’insertion paysagère, l’aspect patrimonial et les différents usages de la rivière ont été pris en compte

  • Le local technique construit en rive droite, qui est devenu le centre de contrôle du barrage, s’insère parfaitement dans le paysage. Son architecture fait écho à la « pile citrouille », un  bâtiment emblématique des barrages de l’Yonne qui servait autrefois à stocker les aiguilles, grâce à ses formes arrondies et à l’utilisation de pierres de Bourgogne.
  • D’anciennes aiguilles du barrage ont été installées en rive gauche, au niveau de l’écluse de Batardeau, la 1ère du canal du Nivernais, qui voit défiler pas mal de plaisanciers qui naviguent sur la rivière Yonne et sur le canal. C’est un moyen de conserver la mémoire de l’ancien barrage.
  • Et enfin une passe à poissons a été construite pour rétablir la continuité écologique sur cette rivière à grands migrateurs. Un embarcadère/débarcadère pour canoés a été construit au niveau de l’île aux plaisirs, sur un espace de loisirs important dans l’Auxerrois, au cœur d’un projet de rénovation urbaine

Les barrages de navigation

Ils sont 46 en tout le long du canal du Nivernais et sur l’Yonne, dont 25 encore manuels. Ils permettent de maintenir un niveau d’eau constant sur la rivière pour contribuer aux différents besoins en eau des territoires qui vont au-delà de la navigation (alimentation en eau potable, prélèvements agricoles et / ou industriels, milieux aquatiques, loisirs nautiques, …).

Sans ces barrages de navigation, en été lors de l’étiage, l’Yonne aurait un niveau très bas. Sécuriser et moderniser les barrages manuels, c’est concourir pleinement à la résilience des territoires face au changement climatique, avec plus de réactivité et de précision dans la gestion de l’eau et des manœuvres moins dangereuses pour nos agents.

C’est pour cela que VNF porte un ambitieux programme de reconstruction des barrages manuels de l’Yonne, chiffré à 272 M€ en 2021 mais qui pourrait être estimé à 330M€ aujourd’hui (en tenant compte du coût de l’inflation, des matières premières, de l’énergie, …). Si on ne l’accélère pas avant, il devrait s’achever en 2039.

<p>VNF est en charge de<strong> garantir la gestion, le transport et la mise à disposition de l’eau sur les territoires</strong></p>

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