Pilotage à distance des écluses et des barrages : VNF inaugure le poste de commandes de Compiègne (60)

Cet événement s’est déroulé en présence de Cécile AVEZARD, directrice générale de VNF, Stéphane BOUSQUET, directeur territorial de VNF, Christian GUYARD, sous-préfet de l’arrondissement de Compiègne et du Maire de Compiègne et Président de l’Agglomération de la région de Compiègne, Philippe MARINI.

La télé-conduite au service de la modernisation du réseau fluvial français

La modernisation du réseau fluvial français s’appuie sur une évolution de la gestion des ouvrages fluviaux. Cette évolution se traduit par une transition progressive d’un pilotage en local, site par site, vers une gestion centralisée de nombreux ouvrages via la téléconduite, au sein de Postes de Commandes Centralisées (PCC).

Véritables tours de contrôle de la voie d’eau, ces PCC permettent une gestion du réseau plus moderne, un service plus réactif et performant, avec notamment une augmentation de l’offre de service avec une ouverture 24h/24 sur le réseau grand gabarit, tout en garantissant des conditions de travail plus sûres pour les personnels.

Mis en service en juin 2024, le PCC de Compiègne pilote à distance 4 sites de la rivière Oise situés à Venette, Verberie, Sarron et Creil. Chaque site est composé de deux écluses (185 m et 125 m de long) et d’un barrage automatisé, soit au total 8 sas d’écluses, 4 barrages et des passes à poissons, le tout géré à distance depuis Compiègne.

Progressivement, ce PCC télé-conduira 7 sites, soit 13 sas d’écluses, 4 barrages et 4 passes à poissons, avec le rattachement des écluses de Bellerive et Janville sur le canal latéral à l’Oise, et de l’écluse de Montmacq sur le canal Seine-Nord Europe.

A horizon 2027, le PCC Compiégnois deviendra une antenne du PCC de Conflans-Sainte-Honorine, chargé de piloter l’ensemble du réseau à grand gabarit du bassin de la Seine, soit 455km de rivière et fleuve.

Un ambitieux programme national de régénération et de modernisation du réseau fluvial

Les ouvrages du réseau fluvial français sont pour la plupart robustes mais anciens : construits entre le XIXe siècle, notamment sur le réseau à petit gabarit et les années 1960-70 le plus souvent sur le grand gabarit, leurs équipements industriels présentent des signes de vieillissement. Sur le seul bassin de la Seine, plus de 100 millions d’euros sont ainsi investis chaque année pour œuvrer à la régénération des ouvrages, permettant de les fiabiliser, voire d’accroitre les capacités de trafic.

Cette régénération s’articule avec un ambitieux programme national de modernisation du réseau intégrant le pilotage des ouvrages, les bâtiments d’exploitation, l’automatisation de la gestion hydraulique et la pose de fibre optique permettant, entre autres, l’intégration du numérique dans les modes de travail qui permettront une gestion du réseau plus moderne, un service plus réactif et performant.

L’Oise au cœur du développement de la liaison Seine Escaut

L’Oise et son PCC se situent au cœur du projet européen de la liaison à grand gabarit « Seine- Escaut », qui vise à renforcer le rôle et l’attractivité de la voie d’eau en créant une interconnexion entre le bassin de la Seine en France à celui de l’Escaut en Belgique, avec notamment la création du canal Seine-Nord Europe. Le réseau viendra renforcer l’offre de transport européenne de ses 1 100 km de voies navigables, adaptées aux bateaux à grand gabarit.

Sur l’Oise, VNF mène par ailleurs le projet MAGEO qui consiste à mettre la rivière au gabarit européen entre l’agglomération de Compiègne et Creil. Cet aménagement constitue une étape clef pour assurer la continuité de navigation entre le bassin de la Seine et celui de l’Escaut dans le cadre du projet de liaison européenne Seine Escaut.
Seine-Escaut répond aux grands enjeux européens aussi bien que locaux : il encourage un transport décarboné adapté aux besoins économiques et commerciaux à venir et améliore la continuité territoriale d’un secteur géographique regroupant plus de 40 millions d’habitants.