Beaucaire : dernière ligne droite pour la réhabilitation de l’écluse de Nourriguier en vue d’une réouverture à la navigation avant l’été 2022

Fin octobre, VNF a entamé la phase finale des travaux de réhabilitation de l’écluse de Nourriguier qui connecte le port de plaisance de Beaucaire au Canal du Rhône à Sète. D’une durée de 7 mois, le chantier consiste à remplacer les deux portes à vantaux de l’écluse et à rénover le génie civil en vue d’une réouverture à la navigation avant l’été 2022. Le lancement officiel des travaux a eut lieu ce lundi 8 novembre en présence du représentant de la préfecture du Gard, des élus locaux et d’un représentant de l’Association Nationale des Plaisanciers en Eaux Intérieures.

Cette opération est entièrement financée par le plan national de relance et de résilience (PNRR) ayant bénéficié de financement européens (plan de relance européen NextGenerationEU).

Construite en 1910, l’écluse mesure 80 mètres de long et 12 mètres de large. Au-delà du passage des bateaux, cet ouvrage assure également un rôle de retenue d’eau permettant au port de Beaucaire d’avoir un mouillage suffisant et au monde agricole de procéder à des prélèvements pour l’irrigation.

Sa rénovation aura nécessité un budget de 3 millions d’euros TTC :

Après des études d’exécution réalisées cet été, le chantier va pouvoir se dérouler selon les phases suivantes :

  • La dépose et l’évacuation des anciennes portes à vantaux de l’écluse (dernier trimestre 2021)
  • La fabrication et la pose des nouvelles portes à vantaux de l’écluse (pose en avril 2022)
  • La reprise du génie civil des têtes d’écluses (premier trimestre 2022)
  • La réalisation d’un voile de béton sur les bajoyers de l’écluse (premier trimestre 2022)
  • Le remplacement des organes de manœuvre des portes (premier quadrimestre 2022)
  • Les réglages, les essais, la remise en eau (avril-mai 2022)

 

A la suite de deux avaries survenues en 2019, VNF avait été contraint début 2020 de fermer l’écluse au regard de l’état de dégradation de l’ouvrage et de l’impossibilité de garantir la sécurité des navigants et riverains.

Selon les expertises techniques, il n’était pas possible de réparer temporairement l’écluse le temps de lancer le chantier de réhabilitation complète.

En raison de la taille de l’écluse et de la complexité des opérations à mener liée à la nécessité de s’adapter à un ouvrage ancien, les travaux ont nécessité de nombreuses et longues études préalables.

Des travaux préparatoires avaient été menés fin 2020 afin de mettre à sec de l’ouvrage à l’aide d’un batardeau métallique provisoire, de réaliser la rénovation du système de batardage et de réaliser des tests sur le génie civil.

VNF, conscient de la gêne occasionnée pour les propriétaires des bateaux amarrés et tout particulièrement pour les quelques dizaines de propriétaires navigants a publié à leur attention un nouveau bulletin d’information avec le détail des travaux et les échéances à venir. Les procédures de demandes d’indemnisation déposées par certains plaisanciers devraient prochainement aboutir pour les dossiers rassemblant les justificatifs exigés par l’assureur.

Le canal du Rhône à Sète et ses embranchements

Long de 65 km, le canal relie le Rhône de l’écluse de Saint Gilles au Port de Sète (décentralisé à la Région Occitanie depuis 2007), et comprend plusieurs branches secondaires (45 km): entre Beaucaire et Saint-Gilles, à Aigues Mortes, à Frontignan et à Sète.

Le canal du Rhône à Sète accueille des trafics fluviaux de marchandises, principalement de la houille et des céréales (en moyenne 200 000 tonnes par an). L’impact socio-économique annuel du trafic fluvial représente 17 M€ de chiffre d’affaires et génère environ 100 emplois dont 70 emplois directs. Plus de 4 000 bateaux de tourisme sont comptabilisés au pont levant de Frontignan chaque année, et l’on compte notamment 6 bases de locations de bateau sans permis, 7 bateaux promenades et 8 péniches hôtel. Les retombées économiques de ce tourisme s’élèvent à 17 M€/an et représentent environ 100 emplois directs. Au-delà du fret et du tourisme, l’infrastructure assure également une fonction d’irrigation des terres agricoles et de protection des populations contre les crues du Rhône et du Vidourle.

Le canal du Rhône à Sète connaît depuis plusieurs années d’importants problèmes d’érosion de ses berges et d’accélération de l’envasement, comme l’a mis en lumière un rapport publié début 2020 par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). Lors de la conférence du canal organisée en 2020, un consensus s’est dégagé sur la nécessité de conserver l’infrastructure pour le maintien d’une activité de fret (par des bateaux d’une largeur maximale de 9.50 m et d’une capacité d’emport de 1 400 tonnes jusqu’à un maximum de 1 800 tonnes de marchandises) mais également pour le développement d’un tourisme fluvial respectueux de la richesse des milieux traversés (Camargue gardoise et étangs littoraux héraultais). Pour cela, il conviendra de mener d’importants travaux de réfection des berges et de dragages. La question de la gestion des sédiments dragués devra également être prise en compte.

L’avenir du canal du Rhône à Sète passe par l’affirmation de cette double vocation : fret et tourisme. La mise en place d’une nouvelle gouvernance dédiée associant toutes les parties permettra de construire un contrat de canal ambitieux au service du développement économique du territoire. Les démarches pour la construction du contrat de canal devraient débuter au dernier trimestre 2021 avec un objectif d’aboutir en 2022. Dans l’immédiat, VNF poursuit donc ses discussions avec la Région Occitanie sous l’égide de la Préfecture Occitanie et en lien avec le Préfet de bassin, pour définir ensemble les travaux urgents à mener et ceux qui doivent être programmés et financés dans le cadre d’une future contractualisation 2021-2027.

Aller en haut de la page