CEE, THC : le Ministre chargé des transports annonce de nouveaux leviers de compétitivité du transport fluvial
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A Arles ce mardi 1er mars, Jean-Baptiste Djebbari, Ministre délégué chargé des Transports, a confirmé le coup d’accélérateur pour la compétitivité du mode fluvial, donné par les nouveaux programmes CEE et par la neutralisation des surcoûts de manutention aux terminaux portuaires du Havre et de Fos-Marseille.
Crédit photo : VNFDes décisions historiques en faveur du mode fluvial
“Ce sont des décisions historiques qui ont été annoncées par le Ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, en faveur du fluvial, mode de transport de fret le plus écologique, souligne Thierry Guimbaud, Directeur Général de VNF. Les équipes de Voies navigables de France sont très impliquées au quotidien pour accompagner les entreprises qui veulent franchir le cap du report modal, aux côtés de la profession, mobilisée également, sous l’impulsion de sa représentation professionnelle E2F.
Effacer le surcoût de la manutention des conteneurs fluviaux à Fos-Marseille ainsi qu’au Havre, mesure que nous prônons depuis de nombreuses années est essentiel pour donner à ce mode ses chances d’être aussi compétitif que les autres modes de fret sur le marché du conteneur. Je salue l’annonce de CMA-CGM qui ouvre la voie d’une compétitivité renforcée.
Quant au programme Remove, fortement initié et porté par les équipes VNF, il permet de multiplier par 4 le budget dédié à l’accompagnement des entreprises souhaitant basculer leurs trafics de fret vers le fluvial. Ce programme CEE permet également d’accélérer les aides pour le verdissement de la flotte. Les besoins sont importants en la matière et notamment dans la perspective de la cérémonie d’ouverture des Jeux 2024 sur la Seine.”
Le secteur Transports représente en France le 1er secteur émetteur de gaz à effet de serre (31% des émissions) et le 2e secteur de consommation d’énergie (environ 30% de la consommation énergétique). Alors que la France est un important pays de transit et qu’elle dispose des réseaux ferrés et fluviaux les plus longs d’Europe, la part modale des transports massifiés reste faible au regard de nos voisins européens
Les deux annonces faites ce jour par le ministre des Transport vont dans le sens d’une amélioration de cette situation.
Le report modal se construit avec et pour les entreprises
Pour Didier Leandri, président délégué général d’E2F, “le report modal ne se décrète pas, il se construit avec et pour les entreprises.
L’annonce de CMA-CGM de prendre en charge directement les frais de manutention des marchandises sur barge fluviale revêt un caractère décisif pour le développement fluvial de la filière conteneurs. Afin de donner son plein effet à cette pratique, il conviendra que l’ensemble des armements maritimes qui escalent dans les ports français suivent le mouvement et que la pratique s’ancre sur le long terme.
Les deux initiatives qui voient le jour aujourd’hui sont le résultat d’un travail de co-construction et de conviction patiemment mis en oeuvre par les acteurs de la filière, avec le soutien de l’Etat et de ses opérateurs au premier rang desquels VNF.
Elles préfigurent un paysage logistique dans lequel une part plus importante est accordée aux modes de transport massifiés et à leur contribution à la lutte contre le changement climatique.“
<p>Découvrez <strong>les atouts de la logistique fluviale</strong></p>
Les Certificats d’économie d’énergie : le fluvial au coeur du nouveau programme de report modal
Le Ministère de l’Ecologie vient d’annoncer la création d’un nouveau programme dans le cadre des certificats d’économie d’énergie : le programme REMOVE dédié au report modal du fret vers les transports massifiés (fluvial, ferroviaire et cabotage maritime), et au verdissement des flottes de transport (d’où le nom ReMoVe, Report Modal & Verdissement).
Le mode fluvial est au coeur de ce nouveau programme avec près de 19M€ sur l’enveloppe globale de 38M€ sur 4 ans.
Inciter au report modal vers les modes massifiés
Concrètement, le programme Remove permettra de contribuer financièrement aux opérations de sensibilisation, aux études techniques de report modal, à la prise en charge financière d’une partie des ruptures de charge pour passer du mode routier au mode ferroviaire et /ou fluvial, comme les coûts de manutention (chargement, déchargement, location de matériel, éventuellement location d’un terre-plein ou quai…) et les coûts de pré et post acheminement (dit « brouettage »). Il s’agit ainsi de donner le temps nécessaire à l’optimisation logistique et commerciale de la chaine logistique pour développer les volumes de trafic nécessaire à atteindre le point mort financier.
Accompagner la transition des flottes
Le nouveau programme REMOVE accompagnera également la transition énergétique et environnementale pour des flottes et des moyens de manutention à faibles émissions. Pour ce qui concerne le secteur fluvial, le programme favorisera notamment la montée en puissance d’un Centre de Services pour accompagner les transporteurs fluviaux leurs projet de verdissement de flotte. Ce dispositif sera mis en place par E2F et VNF. Le programme permettra également de sensibiliser et informer en amont les opérateurs de transport sur les solutions disponibles, en complément de la démarche “Vert le Fluvial” impulsée depuis 2019 par VNF. Le programme sera particulièrement utile à l’approche des Jeux 2024 et la préparation de la cérémonie d’ouverture durant laquelle les athlètes défileront sur une centaine de bateaux. L’ensemble de la filière fluviale, sous l’impulsion de VNF, est pleinement mobilisé pour relever le défi du verdissement de la flotte.
Ce programme parachève un ensemble d’autres dispositifs d’aide déjà existants :
- Les Fiches Opérations Standardisées CEE ;
- Le programme CEE EVE2, animé par l’Ademe, qui vise également à réduire les émissions CO2 et à améliorer la performance carbone et énergétique des transports et de la logistique, en sensibilisant et formant les acteurs à la réduction de leur empreinte énergétique ;
- L’aide à la pince pour la rupture de charge ;
- Le Plan d’Aide au Report Modal (PARM) ;
- Le Plan d’Aide à la Modernisation et à l’Innovation (PAMI).
<p><strong>Améliorer énergétiquement</strong> la flotte fluviale</p>
La neutralisation des surcoûts de passage portuaire à Fos-Marseille et au Havre par CMA-CGM : une avancée décisive pour la compétitivité du mode fluvial sur le marché des conteneurs
La manutention des conteneurs entre le navire et le moyen de transport terrestre est une opération technique indispensable au transfert intermodal. Elle est facturée par les terminaux aux compagnies maritimes.
Pour le mode fluvial, la rupture de charge induisant des coûts plus élevés par rapport à la route en raison du matériel spécifique requis, les opérateurs de terminaux facturent un surcoût de manutention aux opérateurs de transport fluvial ce qui impacte directement leur compétitivité dans un contexte très concurrentiel.
Déjà en 2016, sur le port de Dunkerque, les acteurs portuaires ont accepté de mutualiser ces coûts en les intégrant dans les THC : ceci s’est traduit par une répartition uniforme du coût engendré par la manutention fluviale, sur l’ensemble des conteneurs en transit sur le terminal.
Preuve de l’efficacité d’une telle mesure, la part du fluvial du Port de Dunkerque était en moyenne de 2% entre 2010 et 2015. Depuis 2016 et la mutualisation des coûts de manutention, la part fluviale oscille entre 6 et 8%.
La décision de CMA-CGM annoncée aujourd’hui de prendre à sa charge ce surcoût de manutention pour ses activités est un nouveau pas décisif de compétitivité pour le mode fluvial.