Des projets de territoires pour revitaliser les canaux du Grand Est

Ce jeudi 22 octobre, la Région Grand Est, le Ministère des Transports et Voies navigables de France (VNF) ont présenté aux Présidents des départements et des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), concernés par les canaux et les rivières du Grand Est les résultats d’une étude sur les potentiels fluvestres* du territoire.

Lancée en 2019 par la Région Grand Est, en partenariat avec VNF et le Ministère des Transports, cette étude a vocation à expertiser le potentiel de développement des canaux du territoire et de revitaliser les canaux les moins fréquentés du territoire, à savoir : le canal des Ardennes, le canal de la Meuse, le canal des Vosges et le canal du Rhône au Rhin Branche Sud.

Du fait de la désindustrialisation qui a frappé le pays et particulièrement l’Est dans les années 70, le transport de marchandises sur les voies navigables a considérablement chuté, notamment sur le réseau « petit gabarit ».

A titre d’exemples, dans les années 70, le canal des Ardennes voyait passer plus de 6 000 péniches de commerce par an. Il y en avait 2 000 en 1990 et 160 en 2018 sur la seule partie Ouest du canal. Ces fortes baisses de fréquentation sont aussi constatées pour la navigation de plaisance dont la fréquentation est passée de 2500 bateaux par an sur la Meuse au début des années 2000 à moins de 1000 bateaux en 2018.

L’étude sur les potentiels fluvestres a néanmoins révélé que les canaux et rivières constituent un atout de développement indéniable pour les territoires, avec un rayonnement possible au niveau transfrontalier et européen. S’ils sont rarement une attraction en soi, ils peuvent en revanche être un révélateur, un moyen de découverte des richesses du territoire. Pour y parvenir, il s’agit de fédérer tout un écosystème de partenaires autour de cette ambition.

C’est pourquoi la Région et VNF souhaitent favoriser et soutenir l’émergence de projets de territoires ou contrat de canal portés par les collectivités concernées et destinés à accroître de manière globale le potentiel touristique des territoires autour des canaux.

L’objectif est de porter un projet de développement touristique autour d’un itinéraire et de co-construire une stratégie touristique (valorisation du domaine, aménagements de véloroutes, etc.). Les projets de territoires ou contrats de canal comprendront également un partage de gouvernance pour dynamiser le potentiel de chacun des canaux concernés.

Cette démarche s’inscrit pleinement dans une volonté de transition vers une économie plus verte et durable, dans un souci de préservation de l’emploi et de solidarité entre les territoires.

Un programme d’investissement en forte croissance pour le fluvial en France

Après des décennies de sous investissements, le fluvial bénéficie d’un effet de rattrapage sur le plan financier : ainsi le programme d’investissement annuel de VNF sera passé de 150M€ jusqu’en 2019 à 220M€ en 2020 et dépassera, avec le Plan de relance, 300M€ en 2021/2022.

Pour le Grand Est, ce sont 43,25M€ sur le plan de relance qui sont prévus pour les 2 prochaines années, qui s’ajoutent aux 141M€ dédiés à la modernisation du réseau sur ce territoire dans les prochaines années.

Néanmoins, la contribution en croissance de l’Etat ne permettra pas à elle seule à répondre aux besoins d’investissement et de fonctionnement de ces canaux les moins fréquentés. Elle devra être complétée en fonction des projets souhaités par les territoires. A ce titre, la Région Grand Est s’est engagée à apporter des financements dès lors que les collectivités territoriales portaient un projet de développement cohérent pour leur territoire autour ou en lien avec la voie d’eau.

 

* Fluvestre : alliant fluvial et terrestre, le terme regroupe les activités sur et au bord de l’eau.

<p><strong>Les contrats de canal </strong>: des partenariats avec les territoires</p>

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