Suivi de la qualité de l'eau

Avec la gestion rigoureuse de la ressource quantitative, la qualité de l’eau du canal des deux mers constitue un enjeu majeur pour VNF Sud-Ouest.

Le contrôle et le suivi de la qualité de l’eau ne font pas partie des missions de VNF. Pour autant, l’eau du canal constitue un élément important de l’environnement et de la biodiversité de la voie d’eau.

En France, les eaux superficielles et souterraines font l’objet de réseaux de surveillance institutionnels, mais il existe aujourd’hui peu de points de contrôle sur les canaux, qui sont des masses d’eaux artificielles. En outre, les référentiels qualité utilisés sur les cours d’eau ne sont pas toujours adaptés à ces milieux.

Un réseau de suivi

Afin de compléter les données existantes, VNF Sud-Ouest, en partenariat avec les Agences de l’eau Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée-Corse a créé, en 2017, un programme de suivi de la qualité de l’eau du canal des deux mers.

Les objectifs de ce programme sont

  • acquérir des données permettant de diagnostiquer l’état et les éventuelles dégradations;
  • identifier et, si possible, hiérarchiser les éventuelles sources de contamination ;
  • définir des référentiels adaptés aux canaux navigués et fixer les objectifs de qualité correspondants ;
  • partager et coopérer avec les acteurs de la gestion de l’eau (services de l’Etat, collectivités, …) afin d’étudier les mesures d’amélioration possibles ;
  • communiquer sur l’état des lieux, les bilans d’analyses et les mesures prises.

Le programme 2017-2020 vise à disposer de données sur une période de 4 années, représentatives de l’état de la qualité de l’eau.

4 à 6 campagnes de prélèvements et d’analyses sont effectuées chaque année, sur une trentaine de stations réparties sur tout le linéaire des canaux du Midi et latéral à la Garonne.

Les prélèvements et analyses confiées au Bureau d’Etude et laboratoire indépendants AQUASCOP et CARSO portent sur les 6 familles de paramètres suivants :

  • physico-chimiques (température, oxygène, nutriments : dérivés phosphore et azote, …);
  • bactériologiques ;
  • hydrocarbures ;
  • polluants synthétiques (pesticides) ou non synthétiques (type « métaux lourds ») ;
  • biologiques : indices liés à la présence d’algues microscopiques représentatives : les diatomées.

Sur les 3 premières années, le bilan révèle un niveau de qualité des eaux globalement bon par rapport aux seuils fixés pour les cours d’eau et les eaux de baignade (selon les paramètres). Les éléments concernant la turbidité et les matières en suspension des rivières ne sont pas pris en compte, car non adaptés au canal navigué. Certains dépassements des seuils sont observés, parfois régulièrement : pics de bactériologie estivaux sur le canal du Midi, présence d’hydrocarbures au niveau des agglomérations, …

A ce stade, l’interprétation de ces données reste très complexe compte-tenu des particularités des milieux concernés. La poursuite du réseau et des actions sur la qualité des eaux continueront d’apporter des éléments afin de mieux comprendre les tendances.

En savoir plus sur les données de suivi :

VNF Sud-Ouest agit pour la qualité des eaux du canal des deux mers.

La réglementation prescrit que les bateaux de plaisance et à passagers doivent être équipés de réservoirs, à titre temporaire ou définitifs, permettant de recevoir, de stocker ou de traiter les eaux grises et noires issues de la navigation. Une fois collectées, les eaux usées doivent être récupérées soit par pompage, soit par raccordement aux réseaux des communes.

Sur le canal du Midi, le maillage des équipements ne permet pas d’assurer dans les meilleures conditions le service régulier de collecte de ces eaux usées.

Plusieurs études (stratégie portuaire pour le Canal des deux Mers, schéma directeur de gestion des effluents de la plaisance fluviale du Canal du Midi pilotée par la CCI de l’Hérault) préconisent la mise en place de stations de dépotage tous les 20 km environ.

En 2017, un comité stratégique a été mis en place, réunissant autour de VNF, les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, les Agences de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse et Adour-Garonne, les départements traversés par le canal des deux mers, pour réfléchir à la mise en place d’un service complet et cohérent d’installation de stations permettant le dépotage régulier des eaux usées.

Le dispositif d’accompagnement comprend :

  • un marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage lancé par VNF, pour accompagner les gestionnaires de site dans la définition de leurs besoins sur la base du modèle mis en place sur le canal du Rhône à Sète (groupement de commandes des ports) ;
  • des co-financements pour l’installation et le raccordement au réseau des stations de dépotage.

Plus de stations de dépotage sur le canal

Le comité de pilotage regroupant tous les gestionnaires de sites portuaires sur le canal des deux Mers (ports, haltes fluviales et loueurs) s’est réuni pour lancer l’étude de mise en place de stations de dépotage sur le Canal des Deux Mers.

L’étude, confiée au Bureau ELCIMAÏ et Nautique Conseil comporte 5 parties :

  • une étude préalable des ports, avec une proposition de jalonnement sur le canal, de dimensionnement technique et financier ainsi que des solutions techniques pour chaque site portuaire ;
  • une étude préalable avec l’analyse et des propositions de solutions d’assainissement pour les bateaux stationnaires habités à l’année (hors sites portuaires) ;
  • des programmes techniques pour l’installation de stations de dépotage dans les ports ;
  • l’assistance pour l’obtention des autorisations administratives sur le canal du Midi ;
  • et enfin, l’aide à la définition des prescriptions techniques de la consultation pour un groupement de commandes.

Les phases 1, 2 et 3 devraient se terminer à la fin du 1 er semestre 2020.

De Castets-en-Dorthe aux Onglous pour le canal du Midi et Narbonne pour le canal de la Robine, 35 sites portuaires sont identifiés pour l’installation de stations de dépotage sur le canal des deux Mers.

Une station tous les 15 kilomètres

Le bureau d’étude préconise d’installer des stations de dépotage environ tous les 15 kilomètres, ce qui correspond à deux jours de navigation.

La plupart des bateaux ne sont pas équipés de cuves de récupération des eaux grises. Le projet vise donc dans un premier temps à installer des stations de dépotage pour récupérer les eaux noires. Des préconisations concernant les eaux grises seront mises en place en parallèle de l’installation des stations de dépotage.

Une charte partenariale sera passée en 2020 avec l’ensemble des acteurs concernés qui fixera les engagements de chaque partie (installation des stations, investissements, fonctionnement, maintenance, prix du service, horaires, modalités d’accès au service…).

Eaux grises, noires, grasses ?

Les eaux noires désignent les eaux de toilette et wc, qui, même si elles s’éliminent naturellement, sont considérées comme les plus polluantes car elles représentent un danger bactériologique pour l’homme. Les eaux grises concernent les eaux de lavage qui contiennent des produits additionnels tels que ceux de douche, de vaisselle, de lessive, … Elles sont considérées comme moins polluantes que les eaux noires car, elles ne représentent qu’une faible part des eaux usées. Enfin, les eaux grasses définissent les eaux de moteur, de refroidissement ou de fond de cale.

Préserver le milieu aquatique par l’utilisation d’huiles biodégradables.

Depuis plusieurs années, VNF Sud-Ouest est engagée dans la préservation du milieu aquatique en réalisant des conversions en fluide biodégradable des installations hydrauliques sur les ouvrages. Cette démarche s’inscrit dans la politique environnementale de l’établissement pour la préservation de l’écosystème et la modernisation des équipements de la voie d’eau.

Du partenariat au projet européen LLINCWA, à l’accompagnement par l’ENSACIET et à l’application des directives, c’est tout un processus mis en oeuvre et suivi par les équipes de la maintenance spécialisée de VNF Sud-Ouest.

Aujourd’hui, le bilan est positif et la totalité des équipements hydrauliques du canal des deux mers est quasiment réalisée.

Le réseau géré par VNF Sud-Ouest est constitué de 136 ouvrages équipés de centrales hydrauliques (écluses, barrages, dérivations) équipés de système de cuves étanches contenant l’huile nécessaire à la lubrification des pièces mécaniques (manoeuvres de portes, vantelles, clapets, …).

Les équipes de la Maintenance Spécialisée (MSE) de VNF Sud-Ouest ont mis en oeuvre un programme d’équipement et d’intervention sur l’ensemble des ouvrages. Sa réalisation vise à :

  • uniformiser l’ensemble des équipements de façon à garantir une meilleure gestion des références et des stocks de pièces détachées;
  • moderniser les installations;
  • tout en respectant l’environnement écologique du canal.

Après réalisation de ces travaux, une analyse (pourcen­tage de fluide dans le résiduel) est effectuée sur chaque ouvrage pour valider la conformité avec les prescriptions de la directive européenne.

Les équipes de MSE ont été formées à l’utilisation de ces nouveaux matériels. Le traitement des informations, consultables à distance, permet d’assurer une maintenance préventive technique de haute qualité. De plus, des analyses chimiques complexes permettent, grâce à des indicateurs pertinents, de valider la conformité du dispositif aux seuils exigés par les normes. Ces éléments constituent un indicateur pertinent de la performance environnementale de VNF.

 

 

 

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