Sécheresse : des mesures d’économie pour préserver la ressource en eau sur les fleuves, rivières et canaux

Dans le contexte de sécheresse intense que traverse une grande partie du pays, la situation se tend dans de nombreux secteurs des 6700km de fleuves, rivières et canaux gérés par Voies navigables de France (VNF). Pour y faire face et contribuer à la préservation de la ressource en eau, VNF met en place à chaque fois que la situation le nécessite des mesures d’économie de l’eau.

VNF est principalement connu comme le gestionnaire d’une infrastructure liée au fret et au tourisme fluvial. Mais avant de transporter des bateaux, le réseau fluvial transporte de l’eau. La première mission de VNF est de garantir la gestion, le transport et la mise à disposition de l’eau sur les territoires pour répondre aux différents besoins des milieux naturels, des populations, des agriculteurs, de la navigation, des industriels et tout en assurant la sécurité des biens et des personnes.

Durant les périodes de sécheresse, VNF se mobilise pour optimiser au maximum sa gestion de l’eau, contribuer à réduire les consommations et à équilibrer les besoins et usages en concertation avec les acteurs concernés.

Des mesures de réduction des consommations d’eau sont mises en place progressivement, notamment des mesures de restriction de la navigation, par exemple le regroupement des bateaux pour le passage des écluses, afin de limiter le nombre d’éclusées et donc la consommation en eau.

Un débit d’eau à valeur réglementaire, appelé « débit réservé » et fixé par les services de l’Etat, est laissé en permanence pour préserver la continuité écologique, et notamment la vie aquatique. Si la quantité d’eau disponible dans le cours d’eau est inférieure ou égale à cette valeur, les prélèvements en eau sont stoppés et la navigation peut être arrêtée.

Malgré ces mesures de prévention, la sécheresse a un impact direct sur les activités liées au réseau fluvial (navigation, tourisme, activités nautiques) et les écosystèmes.

Des mesures pour répondre aux impacts déjà visibles de la sécheresse sur l’ensemble du territoire

Au 1er juillet, le taux de remplissage global de nos réserves en eau à l’échelle nationale est de 60% contre 72% au 1er juin 2022, et une moyenne de 80% à la même date sur les 10 dernières années.

Dans plusieurs régions, VNF est déjà en alerte et mobilisé pour réduire tant que faire se peut les impacts liés à la sécheresse.

Ainsi, sur le canal du Midi, les bateaux sont regroupés aux écluses depuis plusieurs jours de sorte à limiter au maximum les consommations d’eau.
Sur une partie du canal de Bourgogne, entre Tonnerre et Migennes, la navigation n’est plus possible depuis le 16 juillet du fait d’un niveau d’eau particulièrement bas et de l’atteinte du débit réservé de l’Armançon. Les bateaux et opérateurs de tourisme positionnés sur ce secteur ont été convoyés vers un autre secteur du Canal de Bourgogne, où le mouillage (profondeur de l’eau) est suffisant pour naviguer.
A l’embranchement de Nancy, la navigation est arrêtée pour permettre d’assurer l’alimentation en eau potable de la métropole de Nancy. Pour permettre l’alimentation en eau potable de l’agglomération de Toul, la navigation sur le Canal de la Marne au Rhin Ouest, voire sur la Moselle, peut être impactée.
Le débit du Rhin est particulièrement faible avec 550 m3/s à Strasbourg ces derniers jours alors qu’il y a un an le fleuve connaissait une crue importante et VNF enregistrait 4000m3/s à la même période.
Sur le canal de la Marne au Rhin et sur le Canal des Houillères et de la Sarre, les niveaux d’eau ont été abaissés sur de nombreux secteurs pour préserver au maximum la ressource. Des regroupements de bateaux sont également mis en place sur ces itinéraires.
Les taux de remplissage des barrages réservoirs lorrains, du Stock , de Gondrexange et de Mittersheim sont inférieurs aux moyennes enregistrées depuis 10 ans, alors que l’intégralité des départements de la Moselle et du Bas-Rhin est en vigilance sécheresse et qu’un arrêté sécheresse a été pris sur le Haut-Rhin.

Une action de long terme pour contribuer à la résilience des territoires

Du fait du changement climatique, les cours d’eau qui alimentent les canaux atteignent de plus en plus tôt les “débits réservés” à partir desquels l’eau ne peut plus être prélevée dans le milieu naturel. Cela signifie que le réseau navigable doit utiliser les barrages réservoirs de plus en plus tôt pour préserver les différents usages de l’eau des canaux et maintenir l’écosystème en eau.

Pour limiter ces effets, particulièrement visible sur les réseaux du Grand Est et Centre-Bourgogne, VNF mène un travail de fond au quotidien pour anticiper ces périodes de chaleur extrême, qui se traduit par l’optimisation permanente de la ressource en eau sur son réseau via notamment :

  • la surveillance en temps réel du système, volumes et niveaux d’eau ;
  • la mise en place de programmes de réduction des fuites le long des berges et du fond des canaux ;
  • les travaux sur l’infrastructure comme le confortement de berges ;
  • le renforcement des barrages réservoirs et lorsque cela est possible l’augmentation de leur capacité.

Pour Thierry Guimbaud, Directeur général de VNF, “Le réseau fluvial géré par VNF est au coeur des territoires et est intimement connecté au réseau hydrographique de notre pays. La gestion de l’eau, ressource de plus en plus rare et précieuse, est une mission centrale pour Voies navigables de France au quotidien. Le réseau apporte de la résilience aux territoires, car l’eau sert à l’alimentation en eau potable pour les populations, à l’irrigation des cultures, au fonctionnement des industries. Nos territoires sont aussi confrontés de plus en plus souvent à des situations de dérèglement climatique exceptionnelles et parfois dramatiques de crues ou de sécheresse. Face à ces enjeux, le réseau fluvial est un outil précieux, car il est structuré et organisé à l’échelle nationale avec des personnels dédiés à ces enjeux, des agents publics de l’eau garants d’une exploitation rigoureuse et fine de l’infrastructure, économe de la ressource et respectueuse de son environnement”.

 

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