Voies navigables de France, Service Public de Wallonie et De Vlaamse Waterweg mènent actuellement en partenariat d’importants travaux pour élargir et approfondir la Lys mitoyenne sur près de 17 km entre Deûlémont et Menin.

Les travaux, débutés par la reconstruction du pont de Wervick en 2017 et visant à favoriser le développement du transport fluvial, auront un achèvement à ce jour envisagé pour 2027 pour l’ensemble du projet transfrontalier.

 

L’aménagement de la Lys mitoyenne : un maillon clé du réseau Seine-Escaut

Le projet porte sur le recalibrage de la Lys mitoyenne entre Deûlémont et Halluin. Il s’inscrit dans le cadre plus large de l’aménagement de la liaison fluviale européenne Seine-Escaut en faveur du développement des échanges commerciaux entre la France et les pays du Nord de l’Europe (Belgique, Pays-Bas et Allemagne). La Lys mitoyenne est un tronçon de l’axe Deûle-Lys, qui assure la liaison entre le canal Seine-Nord Europe à réaliser, le réseau fluvial du Nord – Pas-de-Calais et les ports de la mer du Nord.

Le projet transfrontalier de recalibrage de la Lys mitoyenne est cofinancé par l’Union européenne.

Des aménagements sur 3 sections

Au sein des 1 100 km de voies navigables du réseau Seine-Escaut, le premier réseau européen de transport fluvial, les travaux de recalibrage de la Lys mitoyenne permettront de faire passer en double sens des convois Va (135 m x 11,4 m) et en alternat des convois Vb (185 m x 11,4 m), une étape de l’amélioration progressive du réseau.

L’aménagement de la Lys est un projet international de 140 millions d’euros, cofinancé par l’Union européenne, les États français et belges, les Régions et les collectivités territoriales. Il est assuré par la collaboration de 3 maîtres d’ouvrages, réparti en trois sections fonctionnelles :

  • Section 1 : de Deûlémont à l’écluse de Comines sous maîtrise d’ouvrage française par Voies navigables de France (VNF),
  • Section 2 : de l’écluse de Comines à la frontière Wallonie / Flandre sous maîtrise d’ouvrage wallonne par le Service public de Wallonie (SPW),
  • Section 3 : de la frontière Wallonie/Flandre au pont de Menin sous maîtrise d’ouvrage flamande par De Vlaamse Waterweg (DVW).

Enjeux et objectifs du projet

Le gabarit de classe européenne IV de la Lys mitoyenne entre Deûlémont et Halluin ne répond pas aux besoins pour le développement du trafic fluvial envisagé sur la liaison Seine-Escaut. Les tronçons adjacents français (Deûle, écluse de Quesnoy) et flamands (Wervik, Lys flamande) font ou ont déjà fait l’objet d’agrandissement.

L’objectif est d’améliorer le gabarit de la voie d’eau pour utiliser des bateaux avec de meilleurs emports et donc améliorer la compétitivité du mode fluvial. Le trafic actuel est de 5 millions de tonnes par an (soit l’équivalent de plus de 200 000 camions). Il s’agit principalement d’un trafic de transit, transportant majoritairement des produits agricoles (25% en 2014) et des matériaux de construction (20% en 2014).

Le trafic attendu à l’horizon 2030 est de 8,6 millions de tonnes. Avec la construction de Seine-Nord Europe, le trafic attendu en 2030 passera à 12 millions de tonnes.

Le projet consiste essentiellement à une augmentation du gabarit de la voie d’eau par un élargissement et un approfondissement, soit des travaux de terrassement, de reconstitution de berges et de dragage :

  • environ 1,3 millions de m3 de matériaux extraits ;
  • environ 19 km de berges reconstituées (enrochement, palplanches sous eaux, palplanches).

Ces travaux portent sur tout le linéaire du projet, à la fois en France et en Belgique.

<p>En savoir plus sur <strong>les différents types de bateaux fluviaux et les caractéristiques de la flotte fluviale</strong></p>

Description des aménagements

Les différentes phases de travaux :

  • Sur la section 1, sous maîtrise d’ouvrage VNF, les travaux consistent en :
    • L’élargissement et l’approfondissement du canal sur 5,6 km,
    • La reconstitution de berges ;
    • La création d’un franchissement piscicole au niveau de l’écluse de Comines ;
    • La renaturation des bras délaissés du Vert Digue (Warneton) et de Comines en tant que mesures compensatoires ;
    • La création d’une zone humide à Deûlémont en tant que mesure compensatoire ;
    • La création d’un site de transit à Wambrechies pour la gestion et la valorisation des sédiments issus du recalibrage de la Lys ;
    • La création d’une prairie de fauche à STEENWERCK de plus de 2 ha sur le site dit de la « Boucle de la Lys », en tant que mesure compensatoire.
  • Sur la section 2, sous maîtrise d’ouvrage SPW, les travaux consistent en :
    • L’élargissement et l’approfondissement du canal sur 2,1 km
    – Rescindement de la courbe de Comines avec création d’un nouveau délaissé et un îlot
    – Élargissement sous le pont de Comines avec la mise en place de paroi verticale ;
    • La création de 2 zones d’attentes pour la gestion de l’alternat stricte du pont de Comines ;
    • La création d’une route à deux voies de circulation pour la desserte de la zone d’activité en bordure de cours d’eau aux abords de l’écluse de Comines (en Belgique) ;
    • L’aménagement d’un parc urbain sur le site dit « les Prés de Lys », en rive gauche, à l’aval du pont existant ;
    • La création d’un chemin de service à l’aval du pont de Comines, sur les deux rives.
  • Sur la section 3, sous maîtrise d’ouvrage DVW, les travaux consistent en l’élargissement et l’approfondissement du canal sur 7,9 km. En complément, sont prévus :
    • Au droit de la traversée de Wervicq, des aménagements urbains ainsi que la création de la continuité piétonne manquante côté français ;
    • Une zone de stationnement à l’aval du pont de Wervicq ;
    • Un bassin de virement sur la commune de Bousbecque ;
    • La création d’un franchissement piscicole au niveau de l’écluse de Menin.

Intégration environnementale du projet

Le projet est réalisé en grande majorité sur le domaine public fluvial.

VNF a appliqué la démarche ERC (éviter – réduire – compenser). Les impacts sur l’environnement qui n’ont pas pu être évités sont notamment compensés par des aménagements de restauration écologique dans deux bras de la Lys mitoyenne (Vert Digue et Comines) et la création d’une zone humide sur un ancien site de gestion des sédiments à Deûlémont.

  •  La création de la zone humide consiste à aménager une zone d’habitat diversifié pour amphibiens entre une mare et le chemin de halage en supprimant un merlon existant. Des noues en connexion avec la nappe phréatique affleurante permettent la constitution de zones humides. L’aménagement est réalisé en terre végétale non ensemencée pour permettre la recolonisation naturelle.
  • Les travaux menés sur le bras du Vert Digue consistent à créer des berges en pente douce avec des matériaux naturels, afin d’améliorer sur le plan écologique les berges très verticales issues de la canalisation antérieure de ce bras. Cela consiste également à la création de zones dites de « hauts-fonds » par le rehaussement du fond, sous le niveau d’eau, d’une partie du bras afin de permettre le développement de la flore et la faune aquatique et semi-aquatique, favorisant ainsi l’amélioration de la biodiversité. Cet aménagement contribue également à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes telles que la renouée du Japon et l’hydrocotyle fausse renoncule qui étouffent les milieux.
  • Les bras du Vert Digue et de Comines ont déjà fait l’objet de canalisation pour être dimensionnés pour le passage de bateau de type « Freycinet ». Il ne s’agit donc plus de la rivière historique « naturelle ». Le projet prévoit de renaturer le délaissé de Comines. Cet aménagement nécessite des matériaux d’apports afin de reméandrer le bras, retrouver un écoulement plus naturel et créer des habitats pour la faune piscicole. Un franchissement piscicole est réalisé à l’aval du bras de Comines.

Les sédiments et terres d’élargissement extraites font l’objet d’une valorisation systématique. Le stockage est exclu. Les matériaux extraits font l’objet d’analyses détaillées afin de déterminer les filières de valorisations appropriées. En particulier, les les matériaux valorisés dans le cadre des mesures environnementales font tous l’objet d’analyses préalables de sorte à confirmer qu’ils sont sans danger pour le milieu. Les matériaux non réutilisés sur le chantier, seront valorisés dans les filières spécialisées existantes. Le projet inclut la création d’un site d’assèchement des sédiments et terres afin de préparer ces matériaux à la valorisation .

Mise en place de palplanches sous eau : une conception innovante

VNF a en particulier fait le choix d’une conception innovante, malgré les surcoûts engendrés, avec la mise en place des palplanches sous eau sur les secteurs à fort enjeux écologiques (courbe de Deûlémont) permettant d’éviter le recul des hauts de berges et donc de réduire au maximum les impacts sur des zones sensibles (ZNIEFF) et les besoins fonciers.

Un suivi et un contrôle environnemental pointu

Enfin, un écologue assurera pour le compte de VNF le suivi et le contrôle environnemental tout au long de l’aménagement pour s’assurer du respect de l’ensemble des prescriptions environnementales et des engagements du maître d’ouvrage.

Planning des travaux

Le saviez-vous ?

La Lys est dite « mitoyenne » dans ce secteur car la Lys historique marque la frontière entre la France et la Belgique sur environ 17 km, plus particulièrement entre la France et les régions wallonne et flamande. De plus les différents recalibrages de cette section de la Lys et notamment les rescindements de courbes, ayant entraîné la canalisation de la Lys, font qu’aujourd’hui, la Lys mitoyenne naviguée franchit la frontière franco-belge à plusieurs reprises le long de ces 17 km, comme le montre la carte ci-dessous.

En France, la Lys mitoyenne traverse successivement les communes de Deûlémont, Warneton, Comines, Wervicq-sud, Bousbecque et Halluin. En Belgique, elle traverse la commune wallonne de Comines-Warneton ainsi que les communes flamandes de Wervik et Menin.

Cette situation particulière de la Lys mitoyenne rend obligatoire la gestion du projet par une triple maîtrise d’ouvrage, entre la France (VNF) , la Wallonie (SPW) et la Flandre (DVW). Cette situation implique également une exploitation particulière, partagée entre la France et la Belgique.

Recalibrage de la Lys mitoyenne entre Deûlémont et Halluin – Périmètre de l’opération

Partenaires

En savoir plus sur l’aménagement de la Lys mitoyenne pour la section wallonne

En savoir plus sur l’aménagement de la Lys mitoyenne pour la section flamande : De Vlaamse Waterweg

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