Fouilles archéologiques dans le lit de la Loire : découvertes exceptionnelles d’époques médiévale et moderne

Dans le cadre du programme de rééquilibrage du lit de la Loire, réalisé par VNF, l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) effectue depuis le 15 août 2022 des fouilles archéologiques sur les grèves de sable, dans le lit du fleuve sur les sites de l’île Poulas, l’île Coton et l’île aux Moines. Ces fouilles, effectuées sur prescription de l’État (Drac Pays de la Loire) ont révélé des vestiges bien plus importants que prévus qui constituent des découvertes exceptionnelles.

A ce stade des recherches, les archéologues ont mis à jour trois constructions en enrochements et une dizaine d’épaves datant du XVIIe-XVIIIe siècles dans la partie amont de l’île Coton à Ancenis-Saint-Géréon.

Sur le site de l’île Poulas, au Marillais (Mauges-sur-Loire), deux pêcheries du XIIe siècle ont été découvertes par les scientifiques. Ces sortes de pièges, réalisés à base de pieux et de pierres, permettaient de capturer toutes sortes de poissons (saumons, anguilles…) grâce notamment à un duit, une digue destinée à orienter le fil de l’eau et faire affluer le poisson vers l’œil de la pêcherie, où sont posés nasses et filets.

Les fouilles sont également en cours sur l’île aux Moines qui occupait au Moyen-âge une position privilégiée, à la frontière des provinces d’Anjou et de Bretagne.

« Ce sont les vestiges des activités foisonnantes sur la Loire tout au long de son histoire. Ils nous renseignent sur les techniques de l’époque, les voies commerciales, la configuration historique du fleuve, mais également la politique entre seigneuries locales et implantations ecclésiastiques », souligne Séverine Gagnol, cheffe de l’Unité territoriale de la Loire à VNF.

Les fouilles pourraient durer jusqu’en novembre selon la date de remontée des eaux. Avant cela, une équipe de 18 archéologues travaille d’arrache-pied, chacun a sa spécialité, notamment pour l’étude des bois, afin de connaître les essences ainsi que les dates d’abattage des arbres, les techniques de construction, l’architecture des bateaux, etc. Lecoût des fouilles s’élève à 1,6M€ pour 2022 etd’autres chantiers de fouilles pourraient être prescrits en 2023.

<p>Archéologie dans le lit de la Loire : des pêcheries médiévales et des épaves modernes refont surface</p>

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