Plantes exotiques envahissantes : des expérimentations qui donnent des 1ers enseignements

En 2021, VNF consacrait 1,5 millions d’euros à l’expérimentation et la recherche. Augmentés à 2 millions d’euros en 2022, ces financements permettent de réaliser de nombreuses expérimentations qui sont ensuite analysées et suivies afin d’étudier l’évolution de la croissance des plantes après intervention. Test de différents matériels d’arrachage, identification de la période d’intervention la plus propice, expérimentation de techniques de ramassage, mise en place de systèmes innovants pour éviter la dispersion des fragments de plantes… Toutes ces expérimentations ont pour objectif de trouver et de développer des solutions de gestion pérennes. En voici les premiers enseignements.

Premiers résultats observés sur l’arrachage à l’automne

Menées depuis 3 ans sur le territoire Nord-Est, le suivi des actions d’arrachage du Myriophylle Hétérophylle à l’automne met en avant des 1ers résultats encourageants. L’arrachage à l’automne ne permet pas l’éradication de la plante mais un meilleur contrôle de son développement, permettant ainsi de ne pas multiplier les interventions.

Test d’un procédé de ramassage automatique

L’appel à partenaires lancé via le pôle DREAM eau et milieux a permis d’identifier des solutions innovantes dont un système de ramassage automatique.

Testé en 2022 au niveau de l’écluse de Thaleine sur le canal latéral à la Loire, l’objectif de ce procédé est de faciliter l’étape de ramassage et d’empêcher la dispersion des boutures pouvant engendrer l’implantation de la plante aquatique sur de nouveaux secteurs.

Le principe ? Un rideau de bulles crée une barrière naturelle aux boutures sans entraver la navigation. Ces dernières sont ensuite orientées puis collectées. Cette technique nécessite encore des évolutions pour être totalement opérationnelle mais est une solution intéressante.

Le procédé est dorénavant en expérimentation sur le canal de la Marne au Rhin ouest.

Initiative pour tester l’efficacité du faucardage hivernal

VNF a testé à l’hiver 2021-2022, le faucardage précoce sur 20km du canal de Bourgogne, la jonction entre le canal du Centre et le canal latéral à la Loire et sur la partie Nord du canal du Nivernais afin d’évaluer l’efficacité pour limiter la prolifération des plantes exotiques envahissantes au printemps, période où celles-ci atteignent leur pic de croissance.

Cette expérimentation a permis de retarder la période de repousse printanière des plantes et de freiner leur croissance. Aucune intervention d’urgence n’a été nécessaire sur ces secteurs au cours de l’été.

Toutefois ces résultats devront être validés sur plusieurs années afin d’évaluer l’impact des conditions météorologiques et en particulier de la sécheresse et des pics de chaleurs vécus en 2022 sur ces résultats.

Des essais de valorisation en méthanisation

Une étude pilotée par le CEREMA a été réalisée sur la recherche de filières de valorisation et d’élimination des déchets de chantiers générés par la gestion du Myriophylle Hétérophylle. Cette étude est complétée par un partenariat avec GRDF gaz afin d’étudier le potentiel méthanogène du Myriophylle Hétérophylle en vue d’une valorisation en méthanisation.

Utilisation de biotraitement pour lutter contre le Myriophylle hétérophylle dans le port de Saint-Jean-de-Losne

Depuis plusieurs années la gare d’eau de Saint-Jean-de-Losne est envahie par le Myriophylle Hétérophylle. VNF a lancé en 2022 une expérimentation autour de l’utilisation de biotraitement combiné avec 3 techniques complémentaires : aération, brassage et colorimétrie.

Les premiers résultats mettent en avant un ralentissement du développement de la plante.

Mutualisation des moyens sur le lac de Kir et  le canal de Bourgogne

Pour lutter contre ce fléau, Dijon Métropole et les services de VNF ont décidé de collaborer en mutualisant leurs moyens. Moyennant 400.000 euros d’investissement, la collectivité a ainsi fait l’acquisition de deux faucardeuses, des « tondeuses » aquatiques, qui pourront travailler sur le lac de Kir, géré par la métropole, mais également venir renforcer les moyens de VNF sur le canal de Bourgogne. Le rythme d’arrachage est renforcé. Désormais, trois opérations de fauchage seront menées, en été et en hiver, contre deux auparavant. Le but étant d’affaiblir précocement les plantes pour ralentir leur reproduction.

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