Le Pont-canal de Briare

Construit entre 1890 et 1894, le pont-canal de Briare permet de relier le canal latéral à la Loire au canal de Briare, tout en enjambant la Loire.

Plus grand pont-canal métallique de France, long de 662 mètres, il est bordé de 72 lampadaires et encadré par de superbes pilastres ornés d’armoiries à chaque extrémité.

Il résume à lui seul le génie de l’ingénierie à la française dans la maîtrise du fer et de la pierre, alliant l’élégance à la prouesse technique.

La beauté du fleuve qu’il surplombe contribue également au charme de ce site exceptionnel.

Le Pont Canal de Briare de nos jours

Le site comptabilise aujourd’hui plus de 300 000 visiteurs annuels venant du monde entier, ainsi que 33 000 vélos empruntant sa rive gauche. En haute saison touristique, des bateaux-promenade y effectuent 4 passages aller-retour quotidiens représentant près de 40 000 visiteurs. Le pont-canal fait ainsi partie des sites emblématiques d’un territoire riche par son patrimoine historique.

Depuis sa création, cet ouvrage n’a jamais fait l’objet de réparations lourdes (à l’exception de la reconstruction pour la pile détruite pendant la seconde guerre mondiale). De nombreux désordres sont visibles, tant sur un plan structurel que sur un plan esthétique.

Voies navigables de France a ainsi lancé en 2018 une opération urgente de remise en état, incluant la maçonnerie et la ferronnerie (candélabres, trottoirs, éléments architecturaux).

L’histoire du pont-canal de Briare

Construit de 1827 à 1838, le canal Latéral à la Loire traversait à l’origine la Loire par l’écluse de Mantelot, à Châtillon sur Loire en rive gauche, et par l’écluse des Combles, entre Briare et Ousson, en rive droite. Cette traversée était dangereuse en temps de crue et par basses eaux ; ce phénomène limitait la capacité d’emport des bateaux et rendait parfois impossible la traversée.

Pour remédier à ces contraintes, un projet de prolongement du canal et la construction d’un pont ont été envisagés dès 1838. Mais les dimensions nécessaires pour laisser passer les crues de Loire ont longtemps constitué des obstacles insurmontables.

En 1877, sous la Troisième République, le ministre des travaux publics Charles de Freycinet impose un gabarit unique sur tous les canaux de France, pour des péniches de 38,50 m sur 5.05 m maximum.

Cela oblige à approfondir la plupart des canaux du Centre et à agrandir et élargir les écluses. On profite de ces grands travaux et des nouvelles technologies pour envisager un prolongement du canal jusqu’à Briare et un pont-canal en fer, au lieu de la maçonnerie utilisée la plupart du temps comme au Guétin du coté de Nevers.

Les travaux démarrent en 1890 pour s’achever en 1894, sous la direction de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Mazoyer : les fondations et structures maçonnées sont réalisées par l’entreprise Eiffel et la mise en œuvre de la structure métallique par la société Daydé et Pillé. Pour relier le canal latéral à la Loire au canal de Briare via ce nouveau pont-canal, il faut également construire deux dérivations, l’une sur la rive droite côté Briare pour rejoindre le canal de Briare et l’autre rive gauche, côté Saint-Firmin pour rejoindre le canal Latéral à la Loire.

Lors de la 2de guerre mondiale, la deuxième pile du pont est dynamitée en 1939 par les français pour empêcher les troupes allemandes de passer. Il est rapidement reconstruit, et inauguré officiellement le 1er août 1941.

Le pont-canal de Briare sera inscrit au registre des monuments historiques par arrêté du 12 mai 1976. Les anciens canaux autour du site (ancien canal latéral à la Loire et canal Henri IV) sont également inscrits.