Fret, tourisme, gestion de l’eau, investissements : les enjeux du réseau navigable 2024-2025
Un secteur résilient et de nouveaux leviers de croissance pour le fret fluvial
Le transport de fret a fait preuve de résilience en 2024 dans un environnement économique complexe et s’affirme comme une alternative solide au transport routier notamment dans les territoires. Il affiche ainsi une croissance de 2,9% de l’activité mesurée en tonnes-kilomètres avec 43,7 millions de tonnes transportées sur le réseau national des voies navigables. Cette belle dynamique est portée par certains secteurs industriels en nette hausse :
- La chimie (+17.8 % soit 3,4 tonnes transportées) tirée par l’augmentation du transport d’engrais (+35,7%) et de produits chimiques (+67,1%) depuis et vers Mulhouse, ou encore l’accroissement des flux d’engrais sur le Rhône (+32,8%).
- La métallurgie (+7.8 %) grâce au rebond de l’activité au second semestre 2024 ou encore le secteur pétrolier (+33 %).
- Les transports de conteneurs ont également connu une augmentation notable supérieure à 10 % avec 570 000 EVP acheminés sur le réseau (en hause de 5 % par rapport à 2023).
Les filières historiques du fret fluvial, les transports de céréales et de matériaux de construction, ont, quant à elles, connu un léger repli de leurs niveaux d’activités (entre -2,5% et -4 % de tonnes transportées).
<p>Découvrez <strong>les atouts de la logistique fluviale, les filières et les dispositifs d’aide</strong> proposés par VNF pour adoptez le transport fluvial !</p>
Le tourisme fluvial, un vecteur de développement économique pour les territoires
Navigation, plaisance, activités nautiques, guinguettes, hébergements insolites…la voie d’eau et ses abords constituent un atout pour le développement des activités touristiques et de loisirs au bénéfice de tous, usagers, touristes comme riverains. Un phénomène que VNF souhaite développer, avec le concours des territoires et des acteurs économiques.
Il génère aujourd’hui d’importantes retombées économiques. Le secteur du tourisme fluvial produit en effet 1,4 milliard d’euros de retombées au bénéfice direct des territoires, grâce à l’activité d’acteurs privés qui enregistrent 15,6 millions de journées/passagers et réalisent un chiffre d’affaires global de 723 millions d’euros.
Il représente 6 100 emplois directs (hors covid – selon une étude publiée par VNF en 2020 en cours d’actualisation).
Les retombées économiques liées au tourisme fluvial pourraient atteindre jusqu’à 2 milliards d’euros par an à l’horizon 2030.
<p>Concourir par l’économie touristique, à <strong>l’aménagement des territoires et à la qualité de vie</strong> est une des missions assurées par VNF.</p>
La poursuite des grands travaux de décarbonation des bateaux impulsés par les Jeux de Paris
L’année 2024 fut, sans conteste, marquée par les Jeux de Paris. Ces derniers ont été un véritable accélérateur du programme mené en faveur de la transition verte de la flotte fluviale. Un projet de décarbonation ambitieux porté notamment par le programme de financement pour la modernisation et l’innovation de la flotte (Le PAMI) dont l’enveloppe 2023-2027 est de 30 M€.
26 bateaux sur les 85 mobilisés lors de la parade de 6km de la cérémonie d’ouverture sont d’ores et déjà dotés d’une motorisation plus propre
La vedette « Le Rhône » de VNF qui a accueilli la délégation du Kirghizistan lors de la cérémonie d’ouverture, utilise du HVO à la place du gazole.
Au total 45 bateaux (soit près d’un-tiers de la flotte parisienne) seront dotés d’une motorisation décarbonnée dans le cadre de la dynamique des Jeux qui se poursuit en héritage.
Par ailleurs, les 48 bateaux-logements amarrés au port des Champs-Elysées (Paris 8e) et des Tuileries, dont VNF est le gestionnaire, ont été raccordés au système d’assainissement collectif de la Ville de Paris, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de l’eau en vue de la baignabilité du fleuve en 2025 et plus largement à la préservation des écosystèmes.
<p>VNF est engagé en faveur de <strong>l’innovation et du verdissement de la flotte fluviale</strong></p>
Un maintien des investissements en 2025 pour entretenir et moderniser le réseau et assurer le développement du fluvial
VNF consacrera ainsi une enveloppe de près de 300 millions d’euros à l’amélioration, la remise à niveau et la modernisation de ses ouvrages sur les 6700 km que composent son réseau.
Plusieurs opérations seront consacrées à la remise à niveaux d’ouvrages anciens situés sur le petit gabarit et l’amélioration du réseau grand gabarit dont les équipements industriels datant des années 70 présentent des signes d’usure.
24,1 M€ seront alloués à la mise en sécurité des ouvrages hydrauliques comme les barrages-réservoirs de la Mouche (canal de Champagne à Bourgogne, en Haute-Marne) et de Plessis (canal du Centre, en Saône-et-Loire) ou encore à la reconstruction de barrages mobiles sur la Marne (Chamfleury) et l’Yonne (Etigny et Rosoy).
Au total, plus de 150 opérations de modernisation seront réalisées en cours d’année 2025.
Ces investissements seront également consacrés au développement des compétences pour gagner en réactivité et performance sur la gestion de l’eau à l’instar de l’instrumentation de l’ensemble du réseau, associée à une supervision effectuée de façon centralisée depuis les postes de contrôles centralisés (PCC). Plusieurs sites de téléconduite et l’automatisation verront le jour en 2025.
<p>VNF assure un service public essentiel aux usagers du réseau fluvial, via <strong>l’entretien, la régénération et la modernisation du réseau</strong></p>
La gestion hydraulique, une action essentielle pour assurer le partage des usages
VNF gère au total plus de 10 000 ouvrages dont près de 2 000 écluses, 400 barrages en rivière, et 50 barrages réservoirs. Si leur vocation première est la navigation (de transport de marchandises et de tourisme), ils permettent également de gérer l’eau pour de multiples usages : refroidissement des centrales nucléaires, activités industrielles, irrigation agricole, production d’eau potable, production d’énergie hydroélectrique, mais aussi l’accès aux loisirs comme la baignade. Une action primordiale dans un contexte de changement climatique où la ressource en eau se fait plus rare ou parfois trop abondante.
Par ailleurs, la gestion hydraulique contribue au maintien des niveaux d’eau et concourt à la préservation des espèces et des milieux humides et au maintien de la biodiversité sur et autour des voies d’eau. Le réseau fluvial est en effet connecté avec de grands réservoirs de biodiversité, parcs nationaux et régionaux, zones humides, zones Natura 2000, etc.