Tous les acteurs de la Seine mobilisés pour une flotte 100% électrique !

A moins de quatre mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, qui pour la première fois dans l’histoire se déroulera sur l’eau, HAROPA PORT et Voies navigables de France (VNF) dressent un premier état de lieux de la décarbonation du transport fluvial.

Mobilisés depuis plusieurs années en faveur de la transition énergétique, l’ensemble des acteurs œuvrent sans relâche en faveur d’une flotte plus verte en accélérant le déploiement de motorisations plus propres et le dispositif d’électrification des quais.

Une transition énergétique de la flotte fluviale qui prendra encore plus l’ampleur dans les mois et les années à venir puisque la majorité des bateaux-promenade fonctionneront avec des moteurs électriques.

Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 : véritable accélérateur de la transition énergétique de la flotte fluviale

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 représentent une formidable opportunité de valoriser les atouts du transport fluvial pour répondre aux enjeux écologiques et sociétaux, notamment grâce au déploiement de motorisations plus propres et à l’électrification des quais.

Déploiement de motorisations plus propres

Un objectif ambitieux a été posé pour 2024, visant à accélérer la transition énergétique de l’ensemble de la flotte fluviale.

Dans le cadre de la cérémonie d’ouverture, près de 30 bateaux seront équipés de motorisations électriques ou hybrides thermique-électrique. Pour atteindre cet objectif, VNF s’est fortement mobilisé avec ses partenaires (ADEME, la Région Île-de-France et HAROPA PORT) pour accompagner les entreprises via le Plan d’Aide à la Modernisation et à l’Innovation, dont l’enveloppe s’est en outre vue réhaussée de 5 millions d’euros de la part de l’Etat.

Cette trentaine de bateaux sélectionnés pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 fait partie d’une flotte parisienne qui comprend un total de plus de cent cinquante bateaux commerciaux.

A date, 20 projets de remotorisations (retrofit) et 11 constructions de bateaux verts neufs sont concrétisés ou en cours.

Des projets qui, selon la Communauté Portuaire de Paris (CPP), représentent un investissement total de plus de 38 M€, avec une moyenne de 1,2 M€ par bateau, soit 120% de leur valeur.

La priorité est donnée à la remotorisation (retrofit) qui permet de conserver la flotte existante et d’en prolonger la durée de vie, ce qui a un véritable intérêt écologique, plutôt que de la remplacer par des constructions nouvelles.

Les bateaux promenade représentent 40% des projets de remotorisation (dont 60% en électrique et 40% en hybride), les petits bateaux de moins de 12 passagers 25% et les bateaux privatifs et les bateaux de travail 15%.

Concernant la construction de bateaux neufs, les petits bateaux représentent un peu plus de 82 % des projets contre 18% pour les bateaux privatifs (prestation de services, évènementiel, traiteur…). L’essentiel de cette nouvelle flotte est réalisé en électrique 63%, contre 27% en hybride et 9% en utilisant l’hydrogène.

L’objectif est que la majorité des bateaux du bief parisien soit électrifiée à l’horizon 2037.

Accélération du développement du réseau de bornes électriques

L’électrification des quais sur le bassin de la Seine représente un des grands chantiers du moment.

Dans Paris, certaines escales de transport de passagers sont déjà équipées comme celles du port de Grenelle qui accueillent 3 bornes destinées aux bateaux de passagers ; de même les bateaux de croisière avec hébergement dans Paris sont d’ores et déjà raccordés à quai au réseau électrique.

Sur tout l’axe Seine, 44 bornes électriques sont déjà installées sur les quais gérés par HAROPA PORT et par VNF, permettant d’éviter 4 300 tonnes d’émissions de CO₂ par an.

D’ici fin 2024, ce sont 82 bornes supplémentaires qui seront installées sur l’axe Seine et l’Oise mixant des bornes pour le fret (16A, 32A, 63A), la croisière (400A), l’hivernage (125A), ou encore l’animation et loisirs (125A). A horizon 2026, l’objectif est d’atteindre 132 bornes à quai sur le bassin de la Seine, pour répondre aux besoins des usagers. Ce projet d’équipement de bornes d’alimentation en eau et électricité, porté par VNF et HAROPA PORT, représente un investissement global de 9,2 millions d’euros, soutenu par l’Europe et la Région Ile-de-France.

Par ailleurs, dans la continuité de l’étude nationale « FLUENT » (pour FLUvial ENergie Transition), VNF pilote une étude prospective sur une offre d’avitaillement en carburants alternatifs à l’échelle de la vallée de la Seine (AviCafe), dont les résultats seront rendus publics en 2024.

Des dispositifs d’aide et de soutien aux compagnies

La transition vers des motorisations plus vertes dans le secteur fluvial constitue une démarche volontaire et collective unique en Europe, qui participe à la transition énergétique et à la compétitivité de ce secteur. Les acteurs du fleuve considèrent leur engagement dans cette transition comme une contribution significative à l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Le caractère collectif de la démarche d’accompagnement vers une transition énergétique de la flotte a permis d’initier des solutions réplicables tant sur le plan juridique, technique que financier, rendant possible ce qui ne l’aurait pas été à l’échelle individuelle, d’autant plus que les entreprises opérant des bateaux à Paris sont majoritairement des TPE – PME.

Ainsi par exemple, pour amortir les investissements liés au verdissement de la flotte, HAROPA PORT a mis en place un programme d’accompagnement de ses clients, permettant aux bateaux passagers de voir leurs conventions d’occupation temporaires prolongées sous réserve qu’ils s’engagent à basculer vers l’hybridation ou l’électrification complète de leur flotte avec au moins un bateau réalisé d’ici le 1er juin 2024. Ce sera le cas pour Vedettes de Paris qui signera un avenant dans ce sens, tout comme Vedettes du Pont Neuf.

De son côté, VNF, via le Plan d’Aide à la Modernisation et à l’Innovation (PAMI), dont l’objectif est d’aider les exploitants de bateaux de transport de marchandises et de passagers (artisans et armateurs) à adapter leur flotte fluviale aux exigences environnementales (économies d’énergie, motorisations plus écologiques…) aide au financement de cette transition, notamment vers l’électrique. Ce dispositif d’aides a permis d’accroître la performance environnementale de la flotte, grâce un investissement d’environ 30 millions d’euros (et près de 240 millions d’euros investis par la profession). Depuis 2013, VNF a accompagné la création de plus de 120 entreprises (8% de l’offre de cale en tonnage et 20% en nombre d’entreprises de transport) et permis de remplacer près de 200 moteurs, dans une logique de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La CPP accompagne quant à elle les entreprises volontaires dans la transition énergétique de leur flotte, dans la définition et la concrétisation de leur projet et en épaulant les porteurs de projets dans leurs demandes d’aides (PAMI, certificats d’économie d’énergie – CEE, etc.). La CPP a également mis en place un écosystème favorable aux projets de verdissement, avec des plateformes d’investissement permettant de faciliter le déploiement des motorisations propres, avec une approche forfaitaire d’accompagnement technique par des assistants à maîtrise d’ouvrage (démarche étendue au niveau national via le programme ReMoVe – Report Modal & Verdissement), ou encore avec la mise en place de Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) finançant les projets.

« Les Jeux sont un formidable booster environnemental de l’axe Seine. Ils nous permettent d’accélérer le verdissement de la flotte fluviale : l’ensemble des bateaux-promenade, qui ont transporté 9,5 millions de passagers en 2023, fonctionnera ainsi grâce à des moteurs électriques d’ici 2037 ! A plus court terme, nous sommes donc pleinement mobilisés avec tous les acteurs de l’axe Seine pour assurer le fonctionnement d’une 30ène de bateaux électriques qui défileront lors de la cérémonie d’ouverture. » explique Antoine Berbain, Directeur général délégué de HAROPA PORT

« Les Jeux de Paris 2024 sont une opportunité unique de valoriser les atouts du transport fluvial pour répondre aux enjeux écologiques et sociétaux, grâce au déploiement de motorisations plus propres, au développement de la logistique urbaine fluviale, aux nouvelles offres de services fluviaux pour réduire les consommations d’énergie, ou encore à la modernisation du réseau fluvial. Dans la dynamique d’innovations portée par VNF, nous sommes pleinement mobilisés pour accompagner la filière dans le verdissement de la flotte fluviale » rappelle Stéphane Bousquet, Directeur territorial de VNF sur le Bassin de la Seine et la Loire aval

« Nous sommes très fiers d’arriver à la concrétisation de cette démarche collective, unique en son genre, qui marque l’engagement des armateurs parisiens d’être toujours à la pointe en matière d’écologie », souligne Olivier Jamey, Président de la Communauté Portuaire de Paris (CPP).

« L’axe Seine devient le laboratoire de la transition énergétique du transport fluvial en France, une transition qui se propage dans la logistique et sur l’ensemble des bassins de navigation. Initiée par les compagnies, portée par l’élan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, mis en oeuvre par un collectif d’acteurs publics et privés, la transition énergétique à l’oeuvre dans le transport fluvial surpasse déjà les initiatives par ailleurs en cours dans le monde de la mobilité » complète Didier Leandri, président délégué général d’Entreprises fluviales de France (E2F).

<p>Voies navigables de France engagé en faveur de <strong>l&#8217;innovation et du verdissement de la flotte fluviale</strong></p>

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