[Tribune] Débat transport : Il est urgent de booster le report modal
Face aux enjeux du changement climatique de plus en plus palpables, et alors que les transports représentent la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays, il devient urgent d’agir pour la décarbonation des transports. L’enjeu est de tirer profit de l’existant, en attendant l’application à grande échelle de procédés innovants en cours d’expérimentation.
La France est dans une situation à la fois atypique et paradoxale : le pays possède les plus grands réseaux ferroviaires et fluviaux d’Europe mais il est aussi celui qui a le moins recours à ces modes massifiés, au profit de la route.
Pour redresser la compétitivité du transport fluvial, il est essentiel de penser la chaine logistique à l’échelle globale, et au-delà même de la nécessité d’assurer le développement et la modernisation de nos infrastructures.
Alors concrètement comment booster le report modal ?
En continuant d’accompagner ceux qui donnent sa chance au report modal
L’annulation récente annoncée par CMA-CGM des surcoûts de manutention appliquée au fluvial, de même que l’annonce de la création du programme CEE REMOVE, sont des avancées majeures pour améliorer la compétitivité des modes lourds.
En renforçant la compétitivité des ports intérieurs
…par l’intégration des fonctions de développeur logistique, en réservant le foncier pour des activités fluviales et en recherchant de nouvelles synergies avec les ports maritimes et le ferroviaire.
En accompagnant l’innovation et le verdissement de la flotte
Nous avons impulsé la démarche Vert le fluvial pour mobiliser les acteurs du secteur. Les financements permettent de diminuer les couts et les risques pour les investisseurs et acteurs de la filière, majoritairement composée d’artisans et PME.
En incitant et en accompagnant l’émergence de nouveaux segments de marché
…comme la logistique urbaine fluviale qui se développe dans les grandes villes de France.
En améliorant la fiabilité des trajets
Il faut alléger le coût des obligations déclaratives grâce à l’automatisation des données et modéliser les flux pour réduire les temps de latence et les voyages à vide.
En développant les connexions à grand gabarit avec le réseau européen
…pour capter le marché du transit.
En intégrant l’ensemble des parties prenantes à la réflexion stratégique
…notamment ceux qui font le marché et orientent les flux : chargeurs, logisticiens, commissionnaires de transport, opérateurs des ports maritimes et intérieurs.
Pendant longtemps la France a développé ses réseaux de transports avec l’idée que l’infrastructure ferait émerger la demande. C’est en partie vrai, mais il faut aller au-delà.
C’est bien la compétitivité de l’ensemble de la chaine logistique qu’il faut prendre en compte (souplesse et cohérence de l’offre, rapidité, fiabilité, coordination des acteurs, simplicité de mise en œuvre et capacité d’adaptation, sécurité, interopérabilité, services à valeur ajoutée intégrés, coûts…) et dans laquelle le fluvial constitue un véritable maillon d’intérêt.
