L’échelle d’écluses de Valdieu

La gestion de l’eau et de ses usages

Le seuil de Valdieu est le point de franchissement de la ligne de partage des eaux entre le bassin rhodanien et le bassin rhénan. La ligne de partage des eaux est la limite géographique séparant deux bassins versants. Ainsi, les précipitations s’abattant à l’ouest de cette ligne s’écoulent vers la Saône puis le Rhône et celles tombant à l’Est s’écoulent vers le Rhin.

La gestion hydraulique est délicate. L’eau du canal provient du bief de partage, c’est-à-dire la section du canal la plus haute, long de plus de 5 kilomètres, entre Valdieu et Montreux-Château. Le sens conventionnel va de la Saône vers le Rhin. Ce bief est alimenté en rive gauche par 2 petites rivières, la Gruebaine et le Reppe. La rive droite est alimentée par la Suarcine et la Lutter. Un prélèvement réglementé sur la Largue à Friesen achemine par une rigole de 15 km de l’eau jusqu’à Valdieu. En été, une autre rigole d’une quinzaine de kilomètres également est mise en fonction pour apporter au canal, de l’eau issue du barrage-réservoir de Champagney (70).

Les écluses ont peu à peu été allongées pour aujourd’hui atteindre la longueur de 38,50m.  Le mouillage a également été augmenté pour atteindre 2,20m en 1922 sur la section sud.

Des hommes et des femmes passionnés au service des usagers

Les agents de l’Unité territoriale Canal du Rhône au Rhin branche Sud de Voies navigables de France Strasbourg travaillent en binôme pour l’exploitation des écluses de l’échelle. Ils assurent la navigation selon un mode d’exploitation à l’accompagnement c’est-à-dire que les agents de VNF suivent les bateaux pour déclencher les ouvertures de portes d’écluse. La particularité de cet ouvrage, ce sont ces biefs très courts (100 à 300 mètres) qui nécessitent un suivi et une complémentarité rigoureuse entre l’exploitation et la gestion hydraulique.

Les agents en assurent également la maintenance au travers d’opérations de chômage régulières.

Un peu d’histoire

Le canal du Rhône au Rhin, construit au début du XIXe siècle, permet la navigation entre le Rhône et le Rhin et ainsi de relier par bateau la Méditerranée à la mer du Nord.

Lors de sa construction, les architectes ont dû faire face à des difficultés liées à la topographie du terrain pour notamment franchir des points hauts comme le seuil de Valdieu-Lutran.
Claude Quentin de la Chiche, officier du génie militaire, a découvert le point le plus bas (Valdieu 342 mètres) de la ligne du partage des eaux entre la Franche-Comté et l’Alsace, au retour du siège de Fribourg en Brisgau lors de la guerre de succession d’Autriche. Ses observations parurent dans un mémoire en 1753 et furent confirmées un an plus tard par des ingénieurs alsaciens. Le projet et la conception du canal fut l’œuvre de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Philippe Bertrand. La direction des travaux du canal fut confiée à l’ingénieur Joseph Liard de 1804 à 1832 avec l’aide de prisonniers espagnols des guerres napoléoniennes.