Gestion des plantes exotiques envahissantes : des résultats prometteurs à St-Jean-de-Losne

À St-Jean-de-Losne, des résultats prometteurs et une seconde année pour aller plus loin dans l’expérimentation menée depuis mars 2022 dans la gare d’eau.

Des résultats encourageants : 75% de biomasse en moins début 2023

L’expérimentation lancée à Saint-Jean-de-Losne a consisté à la combinaison de 4 techniques (un biotraitement, un dispositif de rideaux de bulles, des systèmes d’aération et de brassage d’eau et un inhibiteur de photosynthèse) mises en œuvre à la suite d’un faucardage profond en février permettant d’optimiser les traitements. Après une année on constate que le Myriophylle Hétérophylle est beaucoup moins présent au sein du port de plaisance.

Le suivi scientifique réalisé par l’Université de Lorraine confirme une évolution du milieu et une diminution de 75% de la biomasse de la plante dans la gare d’eau. Il permet de tirer plusieurs enseignements sur les techniques testées qui ont pu être adaptées au fil des mois :

  • Le bio-traitement produit des effets sur la quantité de nutriments disponibles pour la plante. Cependant, l’impact direct du bio-traitement sur le milieu est impossible à établir avec certitude car les sources et les quantités d’apport en nutriments sont extrêmement variables, comme les rejets des bateaux stationnaires par exemple
  • L’inhibiteur de photosynthèse, qui donne à l’eau sa couleur bleue foncée, laisse passer assez de lumière pour que la plante produise de la matière.  Les analyses ont permis de constater que malgré le blocage de 40% des rayons du soleil, elle mobilise d’autres pigments photosynthétiques pour assurer sa croissance. Les conditions météorologiques de 2022, année très ensoleillée, ont également pu avoir une influence sur les résultats de l’expérimentation.
  • Les rideaux de bulles, installés pour isoler le port de la rivière et du canal, ont évité la dispersion des boutures de la plante
  • Les systèmes de brassage du milieu ont une efficacité qui reste à déterminer en 2023. Le système d’aération fines bulles est apparu inefficace sur la repousse de la plante et a donc été rapidement arrêté courant 2022.

 

Une deuxième année d’expérimentation pour aller plus loin

Si les enseignements sont nombreux et les résultats prometteurs, il est cependant encore trop tôt pour tirer des conclusions formelles quant à l’efficacité des actions combinées des techniques testées.

C’est la raison pour laquelle, les acteurs du territoire ont souhaité s’associer à VNF pour que l’expérimentation soit prolongée d’une année. Cette seconde année va permettre d’acquérir de nouvelles données sur la biologie de cette espèce, sur sa capacité d’adaptation et d’effectuer des comparaisons avec la 1ère année. Elle permettra également de poursuivre et d’adapter encore plus finement les techniques testées :

  • de nouveaux micro-organismes bénéfiques seront ajoutés au biotraitement,
  • le système de brassage et d’aération par grosses bulles sera en partie déplacé sous des pontons flottants et des zones de sauvegardes oxygénées seront ainsi mises en place pour les poissons.

Le suivi de l’expérimentation sera amélioré avec notamment :

  • un contrôle vidéo subaquatique mensuel,
  • une surveillance renforcée du taux d’oxygène dans l’eau pour garantir la protection de la faune aquatique et adapter les micro-organismes,
  • une mesure d’un nouveau paramètre physico-chimique pour quantifier l’activité bactérienne dans l’eau et la disponibilité de matière organique pour une meilleure compréhension des résultats.

Un suivi scientifique du port d’Auxonne (également envahi par le Myriophylle Hétérophylle) sera déployé. Cela permettra de constater les différences de pousse entre un site sous expérimentation et un autre sans protocole particulier.

Une mobilisation qui fédère tous les acteurs autour de VNF

L’envahissement par le Myriophylle Hétérophylle du port de St-Jean-de-Losne, qui menace les activités économiques et la biodiversité, a atteint son apogée en 2017. C’est alors que les professionnels et les collectivités ont souhaité s’associer à VNF dans la gestion de cette plante nouvelle et inconnue.

Un COPIL s’est mis en place en 2019, une étude servant d’état des lieux a été menée en 2020 et l’expérimentation a été lancée par VNF en janvier 2022 pour un an (177 420 € à la charge de VNF cofinancés par l’Agence de l’eau et le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires).

Présidé par Mme la sous-préfète de Beaune, le COPIL rassemble des représentants des collectivités (Région Bourgogne-Franche-Comté, Conseil départemental de Côte d’Or, Communauté de Commune Rives de Saône, Pays Beaunois, Communes de St-Jean-de-Losne, de St-Usage et de St-Symphorien-sur- Saône), de la CCI de Côte d’Or, de l’EPTB Saône Doubs, des services de l’Etat (DREAL Bourgogne-Franche Comté et Auvergne Rhône Alpes, Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, DDT de Côte d’Or), et les acteurs économiques de la gare d’eau (H2O, Le Boat, Blanquart, Atelier Fluvial).

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