Le dragage sur le port du canal de Dijon a débuté !
Le dragage : une technique permettant d’extraire la matière
Le dragage est une technique permettant d’extraire la matière, appelée sédiments, qui s’accumulent de façon naturelle au fond des voies d’eau.
Ces opérations sont soumises à une autorisation au titre de la loi sur l’eau et s’inscrivent dans le cadre d’un plan de gestion pluriannuel des opérations de dragage (PGPOD), un document de planification qui vise à assurer la navigabilité des voies d’eau et à anticiper, encadrer et optimiser la gestion des sédiments, en tenant compte de leur nature et des filières possibles de valorisation ou de traitement.
Après analyses, les sédiments sont effectivement classés comme dangereux ou non-dangereux en fonction du risque qu’ils peuvent présenter pour l’environnement ou la santé, et inertes ou non-inertes en fonction de leur capacité, ou non, à évoluer dans le temps. Cette caractérisation, effectuée à l’aide de prélèvements, permet de déterminer comment seront traités par la suite les sédiments.
Sur le bief 55S du canal de Bourgogne
Les sédiments sont classés « non inertes, non dangereux », ce qui signifie que certaines substances peuvent évoluer dans le temps, sans dépasser les seuils réglementaires de dangerosité. Ils seront traités dans un centre de stockage et de traitement agréé, située à Drambon à une quarantaine de kilomètres du port du canal, où ils seront dépollués et valorisés pour servir par la suite de terres végétales par exemple.
Quelles finalités pour cette opération ?
Le dragage du bief 55S est à la croisée de plusieurs enjeux
- Des enjeux économiques et touristiques : le port du canal de Dijon est situé à quelques pas de sites touristiques telle que la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin (CIGV), ce qui en fait un spot privilégié pour les plaisanciers. Plus particulièrement, les péniches-hôtel commercialisent ce secteur du canal de Bourgogne auprès de leur clientèle étrangère en recherche d’expériences touristiques et gastronomiques bourguignonnes. Cette filière contribue à d’importantes retombées économiques et au maintien d’emploi sur les territoires. En procédant au dragage, la navigation des péniches-hôtels, dont le tirant d’eau est plus important que les bateaux de location, est facilitée. C’est d’ailleurs l’un des engagements inscrits dans le COP signé entre VNF et l’État en 2021.
- Des enjeux de gestion de l’eau : pour pallier la réduction de hauteur d’eau induite par la présence de sédiments, VNF a augmenté la capacité des biefs. En lui redonnant sa pleine capacité, l’alimentation en eau de ce bief sera ajustée finement, permettant d’économiser les ressources et de ne pas sur-solliciter le génie civil.
- Des enjeux environnementaux : VNF profite de cette opération de dragage pour mettre en place un suivi environnemental post-dragage qui consistera dans le suivi du comportement des espèces exotiques envahissantes. S’il est certain que le dragage ne pourra pas éradiquer définitivement ces plantes invasives, un suivi fin sera réalisé pour déterminer si l’extraction des sédiments est à même de ralentir leur repousse. Des mesures de gestion adaptée seront mises en place en fonction de ce qui sera observé et quantifié sur le terrain.
Une approche globale et concertée
Cette opération de dragage est réalisée alors que le port du canal est en plein travaux, qui concernent à la fois l’aménagement des jardins du canal porté par la métropole de Dijon, et la modernisation des infrastructures portuaires (réfection des quais, installation de fibre, de bollards, de bornes, …), une opération co-portée par VNF et la métropole.
VNF a saisi de l’opportunité de ces travaux qui impliquaient l’évacuation des bateaux stationnaires, et l’enlèvement des pontons, pour mener à bien l’opération de dragage.
Depuis la signature du protocole d’engagement “une ambition partagée pour le canal de Bourgogne” en mai 2023, VNF et la métropole de Dijon travaillent en étroite collaboration pour développer le canal de Bourgogne sur le territoire métropolitain. La transformation globale du site du port du canal s’inscrit dans la droite lignée de ce partenariat et de l’ambition de révéler le plein potentiel du canal de Bourgogne et de renforcer son lien avec le territoire et les habitants.
Le volet fluvial du CPER BFC : un levier de développement important pour le fluvial sur les territoires
Les infrastructures portuaires et fluviales sont un puissant levier pour le développement et la vitalité des territoires. Elles concourent historiquement à la navigation de fret et de plaisance, et plus largement contribuent à d’autres usages de la ressource en eau : régulation des niveaux d’eau en crue ou à l’étiage, prélèvements pour des usages agricoles et industriels, activités nautiques, soutien à l’alimentation en eau potable, soutien des nappes d’accompagnement, préservation de la biodiversité.
C’est la raison pour laquelle en Bourgogne-Franche-Comté, le CPER 2021-2027 (signé le 23 février 2022 et complété par un avenant « mobilité » 2023-2027 dont le protocole d’accord a été signé le 19 juin 2024), prévoit un important volet fluvial doté d’une enveloppe de plus de 90 M€ :
- 80 M€ pour les infrastructures navigables (dont 59 M€ État via son opérateur VNF et 9 M€ Région) s’articulant autour de 4 axes :
- la sécurisation de la ressource pour maintenir le niveau d’eau dans les rivières naturelles navigables : l’Yonne et le Doubs ;
- la consolidation des réserves en eau dans les barrages réservoirs ;
- l’optimisation de la gestion de l’eau grâce à l’instrumentation et à la modernisation des ouvrages assurant la gestion hydraulique ;
- la gestion sédimentaire.
- et 11 M€ pour les infrastructures portuaires (dont 2 M€ État et 1 M€ Région). Cela concerne essentiellement le développement de la plateforme tri modale de Gron sur l’Yonne.
Il convient d’ajouter les opérations inscrites dans le CPIER Rhône Saône pour développer le transport fluvial sur la Saône à grand gabarit, notamment celles en faveur des ports de Pagny, Chalon et Mâcon (3.80 M€ État + 2,80 M€ Région, soit 80% des investissements). La Région apporte également un soutien de 1.2 M€ au dispositif d’aides au développement de trafics porté par VNF.
Ces démarches de contractualisation au niveau régional sont en totale cohérence avec le contrat d’Objectifs et de Performance qui lie l’État et VNF jusqu’en 2032.
Galerie
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Crédit photo : VNF