La filière céréales au Port de Dunkerque : 3 questions à… Joël Ratel (Nord Céréales) et Eric Dumortier (VNF)
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Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales. La société est née en 1985 de la volonté des négociants, coopératives agricoles et exportateurs de la région Hauts-De-France à travailler ensemble pour valoriser l’exportation de leurs productions de céréales par voie maritime. Situé au Port de Dunkerque, Nord Céréales se présente comme une plate-forme pour l’éclatement de tous types de marchandises.
Crédit photo : Nord CéréalesQuel a été l’impact du confinement du printemps sur votre activité ?
Joël Ratel : Elle a été plutôt boostée ! La campagne céréalière 2019-2020 en France a été très bonne, et la demande à l’export – Afrique, Asie, notamment Chine – très forte entre mars et mai. Des bateliers aux dockers, toute la chaîne a parfaitement fonctionné. Nous avons adapté les horaires de travail de notre personnel pour éviter au maximum les croisements.
Eric Dumortier : Le confinement est arrivé à une période où beaucoup de commandes n’étaient pas encore exécutées. L’activité était donc intense. Heureusement, le réseau et la cale étaient disponibles et les barges ont pu circuler quasi normalement. Tout le monde était sur le pont !
Comment avez-vous travaillé ensemble ?
JR: Nous sommes restés en contact étroit tout au long de la crise et avons beaucoup échangé sur les heures d’ouverture des écluses. La communication vers les mariniers a été efficace. Voies navigables de France a surtout mis à notre disposition les infrastructures publiques du quai de Spycker aux moments les plus compliqués, pour faire face au surcroît d’activité.
ED : Nos équipes ont régulièrement appelé l’ensemble des chargeurs pour les interroger sur les difficultés rencontrées et sonder leurs besoins logistiques. Cela nous a permis d’ajuster nos capacités. Malgré le doublement de nos quais de chargement de Dunkerque en 2015, l’outil a parfois été saturé. L’utilisation du quai de Spycker a en effet permis de maintenir notre niveau de service pendant toute la période. Mais ce n’est pas la première fois que ces périodes d’engorgement surviennent. Nous avons toujours su nous adapter.
Comment voyez-vous l’avenir ?
JR : Nous réfléchissons avec Voies navigables de France à investir dans un troisième outil de déchargement. Le fluvial est en effet essentiel pour nous : il permet de massifier les entrées de marchandises et d’homogénéiser les chargements. La qualité est au rendez-vous et il est moins coûteux pour nos adhérents, même s’il demande de l’anticipation : on met moins facilement en place un programme péniches qu’un programme camions.
ED : Dans la région, nous transportons de plus en plus de céréales : 2,3 millions de tonnes entre 2010 et 2013, plus de 3,1 millions en 2019-2020, avec de plus en plus de quantités d’autres bassins. Cet épisode a conforté notre stratégie de création de silos logistiques pour accueillir des céréales en provenance notamment de Picardie et de Champagne, et ainsi permettre à tous les groupes collecteurs d’avoir accès au fluvial. Nous devons aussi renforcer la relation avec les bateliers et nous réfléchissons à un troisième poste de réception à Dunkerque.
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