Réactivité et disponibilité pour assurer la continuité du transport fluvial
3 questions à Christine Morel, responsable Développement commercial de la SCAT :
Quel a été l’impact du confinement du printemps sur votre activité ?
CM : Les chantiers BTP, et donc le trafic de matériaux de construction, ont été arrêtés pendant près d’un mois. Une partie de la cale s’est retrouvée disponible. Parallèlement, c’était la fin d’une très belle campagne céréalière. Nous avons donc pu opérer un transfert d’activité, et ainsi compenser en partie nos pertes. A cette période, nous avons transporté environ 75 % de céréales. Sur une année normale, elles ne représentent que 40 %.
Comment avez-vous travaillé avec les différents acteurs ?
CM : La qualité des échanges a été excellente. Nous avons multiplié les concertations à distance, pour adapter nos moyens très localement, au plus proche des besoins. Voies Navigables de France s’est montré à l’écoute pour que la continuité du transport fluvial puisse être assurée, et la gratuité des péages a été appréciée des bateliers ! Les céréaliers utilisent la voie d’eau à grande échelle depuis des années. Pendant cette crise, nous avons simplement prouvé que l’on pouvait réagir vite et bien.
Quels sont les atouts du fluvial pour le transport de céréales ?
CM : Massifié, fiable, ponctuel, non saturé, peu accidentogène, coûts optimisés, ils sont nombreux ! Surtout, de nombreux céréaliers ont des installations au bord des voies d’eau : on peut donc acheminer les matières premières sans interruption jusqu’aux ports maritimes ou aux installations de transformation industrielle. Un vrai plus !
Galerie
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Déchargement des céréales Sénalia par le bateau MS-Lumara de la SCAT au port de Rouen-Grand Couronne.
Crédit photo : VNF-Didier GauducheauLe regard d’Eric Grimonpont, responsable commercialisation de Seine-Yonne :
“En tant qu’union de coopératives agricoles, nous mettons en marché entre 800 000 et 830 000 tonnes de céréales chaque année, dont 15 à 20 % sont acheminées par voie fluviale, notamment vers les moulins de la région parisienne, les malteurs en Belgique et le Port de Rouen pour un départ vers le grand export. En 2020, la part du transport fluvial a atteint 25 %, avec 47 000 tonnes expédiées sur l’Yonne et la Seine entre le 17 mars et le 11 mai. La crise sanitaire a plutôt dopé notre activité, car les pays importateurs, surtout du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, ont souhaité sécuriser leurs approvisionnements et ont réalisé des achats de précaution. Le confinement a été brutal et la première semaine, nous avons eu quelques craintes pour les acheminements de céréales. Mais tout le monde a vite pris conscience combien elles sont vitales ! La communication entre acteurs a été efficace : tous ont été réactifs et tout ce qui était prévisible pour nos besoins particuliers a été anticipé, notamment sur la disponibilité de la cale. La mise à disposition de péniches habituellement dédiées au transport de matériaux de construction a été particulièrement opportune. Et s’il a fallu mettre en place les protocoles pour sécuriser les contacts avec les mariniers, cela s’est fait facilement : dans le transport fluvial, les gens se connaissent et la confiance est très présente”.
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