Sur le canal de Condé-Pommeroeul, Voies navigables de France et le Service public de Wallonie (SPW) ont conduit d’importants travaux visant à une remise en navigation en 2024.

L’objectif : permettre aux bateaux pouvant transporter jusqu’à 3 000 tonnes de marchandises de disposer d’une liaison directe entre les réseaux français et belge à grand gabarit, réduisant ainsi leur temps de parcours.

Pourquoi remettre en navigation le canal de Condé-Pommeroeul ?

Le canal de Condé-Pommeroeul constitue l’un des 3 débouchés du corridor Seine-Escaut vers les réseaux fluviaux à grand gabarit de l’Europe du Nord. Il avait été fermé à la navigation en 1992 suite à des phénomènes d’envasement.

Les objectifs du projet 

  • Permettre une liaison fluviale directe entre le canal à grand gabarit français et le canal du Centre à grand gabarit en Belgique et la navigation de bateaux, d’un port en lourd jusqu’à 3 000 tonnes
  • Réduire le temps de parcours de 12 heures (11 km au lieu de 40 km) sans détour par le canal de Nimy / Blaton / Péronnes et éviter un investissement de 200 M€ sur la section concernée du canal Nimy / Blaton
  • Développement de l’hinterland du Grand Port Maritime de Dunkerque et des ports fluviaux intérieurs

A terme, la compétitivité du mode fluvial sera accrue puisque ces travaux permettront de rejoindre le port de Liège à partir de l’Escaut avec un jour de navigation en moins et permettront le transit de bateaux de 3000 t. Travaux réalisés avec une exemplarité assumée en matière environnementale, VNF a eu à cœur de recréer des milieux propices au développement de la faune et de la flore de nos cours d’eau.

Un partenariat transfrontalier soutenu par l’Europe et la Région Hauts-de-France

Les travaux en vue de sa réouverture à la navigation ont été lancés fin 2016 grâce aux financements croisés de l’Europe, de la Belgique – Service public de Wallonie – et en France de la Région Hauts-de-France et de l’Etat-VNF, au travers du Contrat de plan (études financées par l’Europe).

Près de 80 M€ de travaux seront réalisés pour draguer 1 300 000 de mètres cubes de terres et sédiments afin d’accroître le gabarit de navigation. Ces travaux génèrent près de 600 emplois locaux en phase de chantier.

Au-delà du partenariat financier, le partenariat avec le service public de Wallonie (SPW) se traduit par une coordination forte des travaux et la maitrise ultérieure de la gestion des apports sédimentaires.

Pour en savoir plus sur le projet, consultez la brochure “Canal de Condé-Pommeroeul : le renouveau fluvial”

Une accumulation de sédiments amplifiée par les crues

Le projet de réouverture du canal Condé-Pommeroeul a nécessité d’importants travaux d’augmentation des dimensions du chenal navigable, modifiant significativement les écoulements hydrauliques.

Préalablement à sa réouverture effective, un test de navigabilité a donc été réalisé les 29 et 30 janvier 2024 destiné à vérifier les conditions de navigation. Ce test a permis de localiser une poche de sédiments entre le pont de Saint-Aybert (France) et l’écluse d’Hensies (Wallonie). Cette accumulation de sédiments limite localement le passage des plus gros bateaux.

Les précipitations importantes qui se sont abattues fin 2023 – début 2024 sur la région ont sans doute contribué à ce phénomène, sans que d’autres hypothèses ne puissent à ce stade être écartées.

Des travaux de parachèvement vont donc être entrepris rapidement pour leur permettre la navigation. Les équipes de Voies navigables de France (VNF) et du Service Public de Wallonie (SPW) Mobilité et Infrastructures travaillent d’ores et déjà à la réalisation d’un dragage complémentaire, entre la seconde quinzaine de mars et le mois d’avril, permettant l’atteinte les performances attendues du canal.

Pour assurer des conditions de navigation optimales dans la durée, des études et des analyses techniques sont également en cours pour confirmer l’origine de cet envasement, et si nécessaire, définir les interventions complémentaires adaptées.

Développer le transport fluvial : une ambition européenne

Ces travaux illustrent et concrétisent l’ambition européenne et régionale de développer le transport fluvial, entre le bassin de la Seine, les ports de de la façade maritime des Hauts-de-France et de l’Europe du Nord-Ouest, grâce au projet Seine-Escaut. Ils manifestent aussi la coopération internationale à l’œuvre sur ce projet : grâce à lui, les embarcations pourront franchir plus facilement et plus rapidement la frontière franco-belge.

La liaison fluviale Seine-Escaut

Projet emblématique de la modernité du transport fluvial, de son renouveau en Europe et des orientations durables de la politique européenne des transports, la liaison Seine-Escaut est aujourd’hui un projet à maturité porté par les territoires desservis.

Le projet Seine-Escaut vise à établir sur un axe économique majeur qui connaît une forte congestion routière, un nouveau corridor européen de fret entre Le Havre, Paris et Amsterdam, permettant la massification des marchandises sur des convois fluviaux emportant jusqu’à 4400 tonnes, et offrant à un bassin de 40 millions d’habitants un accès performant à 6 ports maritimes de la rangée nord.

<p><strong>Favoriser une logistique fluviale durable </strong>est une des missions assurées par Voies navigables de France</p>

<p>Le projet Seine-Escaut, composante essentielle du <strong>développement du réseau fluvial européen</strong></p>

Les mesures environnementales

VNF attache également une grande importance à la protection de la biodiversité. C’est pourquoi des mesures environnementales ont été mises en place. Celles-ci représentent près de 20% des 80 ME du budget, et concernent tout particulièrement :

  • Les aménagements spécifiques : suite à la découverte de traces de passage d’un castor européen en 2021, VNF a investit dans la création de 4 huttes de substitution ; d’aires végétalisées de saules marsault ; de peupliers tremble ou de saules des vanniers pour le nourrir ; mais aussi d’un accès facilité aux annexes alluviales ou aux espaces naturels tout proches tel que l’étang de Chabaud-Latour.
  • La réalisation d’une zone humide – Grands marais de ” la Fosse Saint Pierre ” : Autrefois, ce lieu servait de fosse minière, puis est devenu un site d’accueil des matériaux issus du creusement du canal de Condé-Pommeroeul. Depuis 2017, il fait l’objet d’une mise en valeur écologique ambitieuse, notamment la création de fonctions hydrauliques et environnementales majeures : épuration de l’eau, régulation des crues et des assecs, et régulation de la température atmosphérique, en créant un îlot de fraîcheur en été. Grâce à ces travaux de compensation des impacts environnementaux, le site a pu se développer et accueillir très tôt une biodiversité remarquable, telles que de nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes et de chauves-souris. Cette zone humide de plus de 30 ha a été aménagée par VNF et est aujourd’hui gérée par le Département du Nord.
  • Les aménagements des berges : ils sont en cours depuis 2021, et permettront d’améliorer le cadre de vie des riverains, puisque ces berges vont accueillir des voies piétonnes et cyclables le long du canal (11 km) pour l’ouvrir au territoire.

<p>VNF, un acteur engagé dans <strong>la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau</strong></p>

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