Voies navigables de France est engagé dans la lutte contre la propagation de la maladie du chancre coloré sur les plantations du canal du Midi.

La préservation et la reconstitution de la voûte arborée qui contribue à la renommée du canal du Midi est une priorité pour VNF qui reçoit le concours financier de l’État à travers le programme France Relance, et des collectivités territoriales.

De nouvelles essences d’arbres viennent remplacer les platanes : plus de 19 000 arbres ont d’ores et déjà été replantés.

Le chancre coloré du platane

Le chancre coloré du platane est une maladie provoquée par un champignon microscopique (“Ceratocystis platani”) qui s’attaque exclusivement aux platanes. Il pénètre au cœur de l’arbre sain et bloque les canaux de sève de l’arbre, qui s’assèche progressivement et meurt. Il n’existe aucun traitement préventif ou curatif à ce jour.

Sur le canal, où en est-on ?

Le premier foyer de chancre coloré sur le canal du Midi a été identifié en 2006 dans le département de l’Aude. Depuis, le champignon s’est propagé de manière rapide, dans un premier temps dans les départements de l’Aude et de l’Hérault, et plus récemment dans le département de la Haute-Garonne.

 

Le canal est un milieu particulièrement sensible à la propagation du chancre coloré. L’eau transporte en effet les spores du champignon de manière très efficace. Les activités humaines contribuent également à sa transmission : terrassements divers, travaux d’entretien paysager (élagage des arbres ou entretien des espaces verts), chocs des coques de bateaux sur les racines des arbres, ….

Malgré les mesures de prophylaxie mises en place pour ralentir la propagation du chancre coloré du platane, la maladie gagne du terrain et on compte désormais 32 000 platanes abattus sur les 42 000 dénombrés le long du canal du Midi avant l’apparition de la maladie (chiffres septembre 2024).

Lutter contre l’extension de la maladie

La lutte contre la propagation de la maladie du chancre coloré du platane s’inscrit dans le cadre national et européen de règlements européens, arrêtés ministériels et départementaux qui fixent les prescriptions scientifiques et techniques visant à limiter la dispersion de la maladie sur le territoire national. Plus d’information sur le site de la DRAAF.

Voies navigables de France confie chaque année une prospection à des experts indépendants qui contrôlent l’intégralité des platanes toujours présents sur le canal des deux Mers, pour assurer l’identification des arbres touchés par le champignon. Les suspicions sont confirmées par les autorités et les services spécialisés, notamment ceux en charge de la protection des végétaux, avant d’engager toute opération.

Les abattages sont ensuite réalisés conformément aux prescriptions réglementaires et en concertation avec les collectivités concernées. Au-delà de l’arbre infecté, plusieurs arbres autour doivent également être abattus pour ralentir la propagation de la maladie (selon les zones cela peut concerner jusqu’à 35 voire 50 mètres dans certains cas de figure). Cette mesure s’explique par le fait que les platanes partagent leur réseau racinaire et la sève qui y circule. Un arbre infecté peut donc contaminer plusieurs arbres à proximité, sans que ces derniers ne portent immédiatement de signe de maladie.

Les chantiers de neutralisation de la maladie sont organisés chaque année en deux campagnes (printemps et automne) pour tenir compte de la biodiversité en limitant les impacts sur la reproduction ou l’hibernation de certaines espèces animales cavernicoles (oiseaux et chauves-souris particulièrement). Des mesures sanitaires spécifiques sont mises en place lors de ces chantiers pour éviter la propagation des spores (brûlage du bois infecté, désinfection drastique des chantiers et des outils…).

200 M€ pour la restauration des plantations du canal du Midi

La restauration des plantations

Depuis 2012, VNF met en œuvre un programme de restauration des plantations et des berges du canal du Midi.

Pour élaborer ce projet d’envergure, Voies navigables de France s’est entouré d’équipes pluridisciplinaires réunissant des spécialistes, des scientifiques et des experts dans les domaines patrimonial et historique, arboricole et paysager. Ce document de référence a été validé au niveau ministériel après concertation dans les diverses instances en charge des Sites (patrimoine), et de la nature. Il définit les essences de remplacement et les modalités de régénération sur l’ensemble des berges du canal du Midi et ses annexes (Jonction, Robine).

Répondant à des exigences patrimoniales et paysagères fortes, le projet est bâti sur des principes forts :

  • choix de sujets de grande taille restituant, à terme, l’effet de colonnade et de voûte arborée
  • respect de l’espacement des arbres tel qu’aujourd’hui (7 à 8 mètres en moyenne)
  • maintien ou restauration d’une symétrie sur les deux rives
  • homogénéité des essences sur de grands tronçons

Afin de limiter les risques d’une autre épidémie de grande ampleur à l’échelle du canal, plusieurs essences d’arbres ont été sélectionnées et sont replantées. La nouvelle essence identitaire retenue est le chêne chevelu, arbre résistant et de hauteur comparable au platane. Il sera planté sur de grandes sections d’un bout à l’autre du linéaire et occupera 40% de celui-ci. D’autres essences d’arbres viennent s’intercaler, sélectionnées elles aussi pour leur hauteur, leur longévité et leur adaptation aux milieux traversés. Certaines zones urbaines comme à Toulouse ou à Narbonne, ou certains sites emblématiques (9 écluses de Fonserannes, Le Somail, …) ont leur propre projet paysager, du fait d’interactions paysagères fortes entre le canal et les espaces publics.

19 000 arbres (chiffre septembre 2024) ont été replantés le long du canal du Midi depuis l’hiver 2011-2012 qui marque le début des replantations. En fonction des besoins, les programmes de replantation sont précédés de travaux de renforcement des berges mises à mal par la disparition des racines de platanes. Chaque hiver, ce sont entre 1300 et 1500 arbres qui sont plantés. Les arbres font ensuite l’objet d’un programme de suivi constitué de différentes phases d’entretien, impliquant des intervenants aux compétences complémentaires diverses sous la coordination de Voies navigables de France. Chaque hiver, 3000 arbres sont taillés (taille de formation) afin de favoriser leur développement et leur intégration esthétique dans les paysages. D’autres missions d’entretien sont également cruciales, comme la surveillance des pathogènes ou l’arrosage.

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